Un éloge du capitalisme…

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

Peut-être devriez-vous ne pas lire cette Note de Marchés… ? Je crains qu’elle ne corresponde pas au goût du jour… Particulièrement en Europe, que d’aucuns n’hésitent plus à qualifier – pourquoi donc ? – de nouvelle URSS ! Mais, il est encore temps de passer à autre chose… Un homme averti en vaut deux !

“The great virtue of a free market system is that it does not care what color people are; it does not care what their religion is; it only cares whether they can produce something you want to buy. It is the most effective system we have discovered to enable people who hate one another to deal with one another and help one another.” (Milton Friedman)

Ainsi, le “capitalisme”, en tant que système économique reposant sur la liberté d’entreprendre et sur le droit de disposer du fruit de son travail et de son épargne, n’est-il certainement pas le “meilleur” des systèmes… Mais, et comme semble le suggérer l’histoire, lorsqu’il est encadré par un Etat visionnaire et responsable, c’est le moins “mauvais” d’entre eux. “The cleanest dirty shirt”, comme le disent nos amis, de l’autre côté de l’Atlantique.

Au risque de me tromper, toutes les expériences qui ont été menées dans le monde en matière d’économie dirigée et d’Etat providence se sont avérées être des échecs. En termes relatifs, au moins ! Et, si notre société a rarement été aussi inégalitaire qu’aujourd’hui, ce n’est assurément pas par manque de pression fiscale, ni de redistribution sociale…

La réalité est en fait bien plus simple. Elle est en quelque sorte inscrite dans notre “ADN”. Personne ne s’occupe de ce qui appartient aux autres comme il s’occupe de ce qui lui appartient ! Cette observation vaut dans tous les domaines. Semblerait-il, sans exception ! Croire ou exprimer l’inverse serait faire preuve d’une grande naïveté, voire d’un coupable machiavélisme.

C’est pourquoi la situation économique complexe à laquelle nous sommes tous confrontés – pas seulement en Grèce (voir GREK) –, invite à l’humilité et à l’objectivité. Il n’y a pas de solution honorable autre que la croissance économique responsable. Croissance, sans doute plus respectueuse de notre environnement. Et, il n’y a de croissance économique responsable que celle générée par des entreprises privées, efficaces et respectueuses de la Loi. Contribuer au financement de telles entreprises pour les accompagner dans la conception et la commercialisation des produits et services sur lesquels repose notre mode de vie, présent et à venir, est une mission éminemment utile. Reconnaître et mettre en valeur le rôle vital des entreprises privées, et créer les conditions juridiques, sociales, technologiques, financières et fiscales de leur succès, devraient être au cœur de la “renaissance” européenne. Tout système économique qui permet de contribuer activement au succès de telles entreprises performantes, et/ou d’en partager les fruits, dans le respect de la liberté des autres, est donc nécessairement LE système dont il faut s’inspirer…

Quant aux marchés, ils poursuivent la révision de leurs hypothèses de croissance à venir. Ce qui touche quelques dossiers emblématiques : SSYS, GPRO, RIG, FSLR, SCHN… NBG et autres BABA !

Le réveil des claviers

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

« Only fools and dead men don’t change their minds… » (John H. Patterson) Et…, même si je vous laisse seuls juges, je ne pense être ni l’un, ni l’autre !

La complexité extrême de la situation économique et géopolitique historique à laquelle nous sommes confrontés – particulièrement, en Europe ! – n’autorise plus l’inaction… Et encore moins, sans doute, le silence ! Les événements tragiques que nous avons vécus récemment, quelles qu’en soient les causes et les conséquences, ont marqué au prix du sang la… force des crayons. “And we look out at the world and we ask ourselves how could this have happened? I did everything ‘they’ told me I was supposed to do, I did everything ‘right’! And it becomes clear that life was a chance to change the world, but we didn’t know how and so we left it up to you…” [1]

Mes anciens étudiants n’ont cessé, au cours de ces derniers mois, de m’interroger sur ce qui se passait dans le monde, particulièrement dans la sphère financière. Même si je ne suis sans doute pas la personne la mieux placée pour leur répondre, les universitaires ne sont-ils pas celles et ceux que la société invite à douter, à chercher et à partager ? Quitte à ce que les maigres fruits de leurs lectures et de leurs réflexions comportent beaucoup plus de doutes que de certitudes…

Ray Dialo, fondateur de la société d’investissement Bridgewater Associates, a mis en ligne il y a quelques mois une vidéo intéressante portant sur le fonctionnement de l’économie [2]. Si ce travail n’est pas exempt d’imprécisions [3], il constitue une base originale d’analyse de la situation économique actuelle, permettant d’en cerner les possibles évolutions futures. Cette synthèse peut être utilement complétée par le point de vue d’un « créancier » crédible – pas totalement désintéressé ! – [4], et celui d’un « débiteur » provocant – sans doute, pas dénué d’arrière-pensées politiques ! [5]. Le diagnostic auquel vous aboutirez pourra enfin être enrichi par les observations géopolitiques de quelques vieux messieurs expérimentés [6] et [7]…

Vous avez là, je le pense, les principaux ingrédients d’un cocktail qui devrait amener Janet Yellen à choisir, dans les mois à venir, entre une consolidation significative, mais limitée, des marchés et un effondrement déflationniste aux conséquences potentiellement désastreuses. Entre deux maux, espérons qu’elle choisira le moindre… En attendant, la gravité de la situation que nous vivons, et de celle que nous allons vivre…, fait que vous n’avez d’autre choix que d’agir et de faire entendre votre voix à vos représentants… A vos claviers !

[1] http://www.firstrebuttal.com/2015/01/28/id-like-to-change-the-world-but-i-dont-know-how-so-ill-leave-it-up-to-you/
[2] https://www.youtube.com/watch?v=PHe0bXAIuk0
[3] http://www.bloomberg.com/bw/articles/2013-11-12/what-billionaire-ray-dalio-gets-wrong-about-money
[4] https://www.janus.com/bill-gross-investment-outlook
[5] http://syriza.net.gr/index.php/en/pressroom/253-open-letter-to-the-german-readers-that-which-you-were-never-told-about-greece
[6] http://www.spiegel.de/international/world/interview-with-henry-kissinger-on-state-of-global-politics-a-1002073.html
[7] http://www.washingtontimes.com/news/2015/jan/29/mikhail-gorbachev-warns-russia-west-tensions-heade/

Sur les traces de Wilhelm von Humboldt

 

Wilhelm von Humboldt et ses idées pour l’éducation

Wilhelm von Humboldt (1767-1835), philosophe, linguiste et diplomate prussien, a contribué à la théorie et à la pratique de l’éducation et fut le fondateur de l’Université de Berlin. Pourquoi parler de Humboldt sur le blog SimTrade ? SimTrade, en tant qu’outil pédagogique, est dans la lignée des idées développées par Humboldt.

Wilhelm von Humboldt (photo de Paul Otto)

Commençons par rappeler que Wilhelm von Humboldt avait une approche libérale du rôle de l’Etat dans la société. Il pensait en effet que le domaine d’intervention de l’État devait être limité à la protection des citoyens à l’intérieur du pays et à la défense des frontières contre les attaques extérieures (voir son travail « «Essai sur les limites de l’action de l’État», un extraordinaire essai selon Friedrich Hayek…). Dans le domaine de l’éducation, Humboldt pensait que l’Etat ne devait pas intervenir (cela produirait de l’uniformisation), et il prônait la liberté du savoir, la diversité des expériences et l’autonomie du corps enseignant (au niveau universitaire). Apprendre par soi-même, liberté d’apprendre et d’enseigner, liberté de faire de la recherche, telles étaient les idées fortes avancées par Humboldt.

Aujourd’hui, selon François Taddei (2014), « la vision de Wilhelm von Humboldt est en train de se réaliser grâce à Internet. Le Web permet en effet d’apprendre librement et de produire des contenus pour que d’autres puissent apprendre. Vous êtes de facto libres de transmettre ce que vous voulez et d’utiliser les données disponibles pour faire vous-même de la recherche. »

L’approche de SimTrade

SimTrade est un outil pédagogique accessible sur internet. C’est un lieu virtuel qui permet d’apprendre et d’enseigner en toute liberté. La liberté est au centre du projet SimTrade dont la mission est de « former des individus pour agir librement sur les marchés financiers ». Au travers des formations, des simulations et des concours, le SimTrader peut se construire son propre parcours pédagogique sur les trois dimensions du savoir, du savoir-faire et du faire-savoir. Le contenu de SimTrade est accessible à tous et chacun peut aussi proposer du contenu sur SimTrade.

SimTrade est aussi un laboratoire de recherche expérimentale. Chaque simulation, exercice pratique du marché, est aussi une expérience de recherche pour mieux comprendre le comportement des individus et le fonctionnement des marchés.

SimTrade allie ainsi pédagogie et recherche.

Sources et références :

Encyclopédie de l’Agora : article sur Wilhelm von Humboldt

Wilhelm von Humboldt (1792) « Essai sur les limites de l’action de l’État ».

François Taddei (2014) « Former par la recherche, Innover pour la formation », Imagination week, ESSEC Business School.

Following Wilhelm von Humboldt’s Approach

Wilhelm von Humboldt and His Ideas on Education

Wilhelm von Humboldt (1767–1835), a Prussian philosopher, linguist, and diplomat, contributed significantly to educational theory and practice, and was the founder of the University of Berlin. Why discuss Humboldt on the SimTrade blog? SimTrade, as an educational tool, follows in the tradition of the ideas developed by Humboldt.

Wilhelm von Humboldt
Wilhelm von Humboldt (photo by Paul Otto)

Let us first recall that Wilhelm von Humboldt advocated a liberal approach to the role of the state in society. He believed that the scope of state intervention should be limited to protecting citizens within the country and defending its borders against external threats (as discussed in his work “The Limits of State Action”, which Friedrich Hayek described as an extraordinary essay). In the field of education, Humboldt argued that the state should refrain from intervention (which would lead to uniformity), and instead promoted freedom of knowledge, diversity of experience, and autonomy of the teaching staff (at the university level). Self-directed learning, freedom to teach and learn, and freedom to conduct research were the core principles advanced by Humboldt.

Today, according to François Taddei (2014), “Wilhelm von Humboldt’s vision is becoming a reality thanks to the Internet. The Web allows individuals to learn freely and to create content for others to learn from. You are de facto free to share whatever you wish and to use available data to conduct your own research.”

The SimTrade Approach

SimTrade is an educational tool accessible online. It is a virtual space where teaching and learning can take place freely. Freedom lies at the heart of the SimTrade project, whose mission is to “train individuals to act freely in financial markets.” Through courses, simulations, and competitions, SimTraders can build their own personalized learning paths across three dimensions: knowledge, know-how, and communication. SimTrade’s content is accessible to all, and anyone can also contribute content to the platform.

SimTrade is also an experimental research laboratory. Each simulation, as a practical market exercise, also serves as a research experiment to better understand individual behavior and market functioning.

In this way, SimTrade combines both teaching and research.

Sources and References:

Bonne année 2015 !

L’équipe SimTrade vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et surtout une bonne année 2015 !

Notre vœu pour cette nouvelle année à tous les SimTraders : optimiser votre performance tout en contrôlant votre risque et en maîtrisant la liquidité de votre position. Tout un programme !

Analyse d'une simulation

 

A la fin d’une simulation, SimTrade propose une analyse de la simulation à différents niveaux :

  • Au niveau de l’entreprise : interprétation des annonces concernant l’entreprise, son secteur, l’économie, etc.
  • Au niveau du marché financier : interprétation des réactions du marché en fonction du flux d’informations.

Ces niveaux d’analyse vous permettront de mieux comprendre ce qui s’est passé pendant la simulation, et aussi d’apprendre de ses erreurs.

Je souhaitais partager un propos d’Edgar Morin (MOOC ESSEC “L’avenir de la décision : connaître et agir en complexité”) :

“Rétrospectivement, tout semble logique mais quand on le vit au fur et à mesure, tout arrive de façon imprévue.”

Peut-être pas “tout” car l’évolution des marchés n’est jamais explicable complètement même a posteriori.

Présentation de Prof. Longin à la Chaire ESSEC Edgar Morin de la complexité

 

François Longin, Professeur de finance à l’ESSEC Business School, fera une présentation devant la Chaire ESSEC Edgar Morin de la complexité sur le thème “Complexité des marchés financiers”.

Informations pratiques :

Date : mardi 9 décembre 2014 à 18h00
Lieu : campus de l’ESSEC au Cnit La Défense – Amphi 104

Comment expliquer la chute de Wall Street de plus de 20% en une seule journée le lundi 19 octobre 1987 ? Près de 30 ans après cet événement extrême, la question se pose toujours… Comment fonctionnent les marchés ? Comment les intervenants prennent-ils leurs décisions ? Comment expliquer la volatilité des marchés, les bulles spéculatives et les krachs boursiers ? François Longin reviendra sur les facteurs qui sont à la base de la complexité : le risque et l’incertitude, l’interprétation de l’information, les interactions entre les agents. La complexité des marchés financiers sera aussi illustrée à l’aide de l’outil pédagogique SimTrade qui est une plateforme de simulation de trading disponible sur www.simtrade.fr. A l’aide de simulations de marchés lancées en séance, nous appréhenderons ensemble la complexité des marchés.

François Longin est professeur de finance à l’ESSEC. Il poursuit une carrière dans le domaine de la finance en alliant recherche, conseil et formation. Ses travaux de recherche portent principalement sur les événements extrêmes en finance. Il a notamment appliqué la théorie statistique des valeurs extrêmes à la gestion des risques des institutions financières (VaR et stress testing). Il a reçu le prix de la bourse américaine Chicago Board of Trade pour sa recherche sur les produits dérivés. Il participe aussi au projet SimTrade qui est un outil pédagogique dont l’objectif est de comprendre le fonctionnement des marchés et d’apprendre à intervenir sur les marchés. C’est aussi un projet de recherche de finance comportementale ayant pour objectif de mieux comprendre le comportement des individus en termes de décisions financières et d’expliquer les caractéristiques des marchés. Pour en savoir plus : www.longin.fr

Prof. Longin reprendra certains thèmes du MOOC ESSEC sur la complexité, notamment la différence entre le risque et l’incertitude, que vous pouvez retrouver sur la vidéo ci-dessous.

Développer ses intelligences multiples avec SimTrade

 

Le trading est une activité complexe qui fait intervenir à la fois l’intelligence intellectuelle et l’intelligence émotionnelle. SimTrade permet de développer ces deux formes d’intelligence, conditions de succès sur les marchés financiers.

L’intelligence intellectuelle (intelligence logico-mathématique selon Howard Gardner) permet d’analyser des faits et d’en déduire des actions à mettre en œuvre.

Sur les marchés financiers, l’intelligence intellectuelle est nécessaire pour analyser le flux d’information qui influence la valeur et le prix des actifs financiers. L’intelligence intellectuelle met en jeu des calculs pour évaluer l’impact de l’arrivée d’une nouvelle information sur la valeur d’une action. Une méthode couramment utilisée est la méthode d’actualisation des flux financiers (discounting cash flow ou DCF) qui permet de façon rationnelle d’évaluer la valeur fondamentale des actifs. Après l’analyse, il s’agit de déterminer la stratégie de trading à mettre en œuvre : acheter, vendre ou ne rien faire…

L’intelligence émotionnelle recouvre à la fois l’intelligence interpersonnelle (intelligence sociale) qui permet « d’agir et de réagir avec les autres de façon correcte et adaptée », et l’intelligence intra-personnelle (intelligence de soi) qui permet de « se former une représentation de soi précise et fidèle et de l’utiliser efficacement dans la vie ».

Sur les marchés financiers, l’intelligence interpersonnelle est nécessaire pour prendre en compte le comportement des autres participants au marché, la psychologie des marchés. On peut citer à ce sujet l’économiste Keynes, pour qui les prix des actifs financiers ne sont pas déterminés par leur valeur fondamentale mais plutôt par la perception qu’en ont les participants au marché. Il est alors important de comprendre et d’intégrer dans sa vision des marchés financiers ce que les autres participants pensent.

En trading, l’intelligence intra-personnelle est aussi nécessaire pour maîtriser ses émotions dans ses décisions. La finance comportementale a mise en évidence depuis longtemps les biais émotionnels des individus dans leurs décisions financières. Il faut mettre en place une méthode de gestion rigoureuse de ses positions (money management).

SimTrade permet aux SimTraders de développer leurs différentes formes d’intelligence au travers des simulations de marchés et d’entreprises.

Exemples : dans la simulation Tulipmania, on apprendra à surfer sur une bulle spéculative en anticipant les comportements des autres traders. Dans la simulation Condensé d’actions, on essaiera de profiter de son information privée en anticipant le comportement des autres participants.

 

Dans toutes le simulations, le SimTrader apprendra à maîtriser ses émotions en gérant le risque de sa position de marché. En pratique, il s’agira de mettre en place des stratégies de stop loss et take profit.

Useful resources

Howard Gardner (1983) Frames of Mind: the Theory of Multiple Intelligence

Wikipedia Théorie des intelligences multiples

Présentation par Prof. Longin sur les événements extrêmes en finance devant la CFA Society France

 

François Longin, Professeur de finance à l’ESSEC Business School, a présenté devant les membres de la CFA Society France ses travaux de recherche sur les événements extrêmes en finance.

Les événements extrêmes en finance ont tendance à apparaître de façon récurrente. Citons le krach boursier du 19 octobre 1987 (une baisse de 20% de la Bourse en une seule journée !), le bouleversement du Système monétaire européen en 1992, l’effondrement du marché obligataire en février 1994, la crise des pays émergents en 1997-98, l’éclatement de la bulle internet en 2000 et la récente crise financière de 2007-2008.

Les événements extrêmes sont un sujet central en finance, en particulier en matière de gestion des risques, gestion d’actifs et régulation. La performance d’une institution financière en trading sur une année est souvent le résultat de quelques jours exceptionnels de trading. Concernés par la protection du système financier contre des événements catastrophiques, les régulateurs s’intéressent aussi aux crises qui peuvent être source de risque systémique (effet domino). Comme nous l’avons vécu avec la crise actuelle, les problèmes rencontrés sur les marchés financiers et dans le secteur bancaire peuvent se propager au monde réel affectant les entreprises et chacun d’entre nous au final.

Trois approches ont été présentées :

L’approche statistique

L’approche historique repose sur la théorie des valeurs extrêmes. Cette théorie permet de connaître la distribution statistique des valeurs extrêmes d’un processus – le minimum et le maximum. En finance, il s’agit de la rentabilité la plus basse et de la rentabilité la plus élevée d’une position de marché sur une période donnée. La théorie montre que les extrêmes suivent une loi de Weibull, de Gumbel ou de Fréchet selon le poids des queues de distribution.

Cette théorie permet de nombreuses applications en finance : value at risk et stress testing, gestion du risque de défaut sur les marchés dérivés, maîtrise des gestions de portefeuille dans des conditions extrêmes de marchés, choix de modélisation pour le prix des actifs…

L’approche historique

De nombreux historiens se sont intéressés aux crises financières. Dans son roman L’argent, Zola s’est inspiré du krach de l’Union Générale en 1881-82. Dans son ouvrage L’économie de la Révolution française, Florin Aftalion a analysé les crises financières sous la Révolution française. Galbraith s’est intéressé à la crise de 1929 aux Etats-Unis.

Dans son ouvrage Manias, panics and crashes, Kindleberger met en évidence l’anatomie des crises qui tendent à suivre cinq étapes : displacement, boom, euphoria, crisis et repulsion.

L’approche par simulation

Les approches statistique et historique démontrent une certaine régularité des événements extrêmes en finance mais présentent aussi des limites. L’approche statistique ne permet de comprendre les mécanismes derrière les données. L’approche historique, quant à elle, reste qualitative. Une approche alternative, celle de l’économie expérimentale, consiste à utiliser des simulations. C’est l’approche de SimTrade pour comprendre en profondeur le comportement des investisseurs et les phénomènes de marché comme les krachs boursiers.

Sur SimTrade, vous trouverez la simulation Tulipmania qui vous permettra de revivre l’une des premières crises financières. La simulation Tulipmania s’intéresse au concept de bulles spéculatives sur les marchés financiers. Rationalité ou exubérance : que penser des marchés ?

L'AMF met en garde les particuliers sur les risques liés au trading

9 clients particuliers sur 10 sont perdants ! Tel est le constat terrifiant d’une récente étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur le trading des particuliers.

L’étude de l’AMF porte sur une clientèle de particuliers ayant investi sur le marché des changes (le Forex) et des produits dérivés à effet de levier (CFD ou Contract for differences). Les résultats de l’étude s’appuient sur les performances de 14 799 investisseurs particuliers actifs, clients de prestataires de services agréés, et portent sur une période de 4 ans, allant de 2009 à 2012.

Les résultats de l’étude de l’AMF sont sans appel et confirment le danger de cette activité pour le grand public : sur quatre ans, le pourcentage de clients perdants tous prestataires confondus est proche de 89 % ; la perte moyenne par client est de près de 10 900 euros entre 2009 et 2012 ; sur ces 4 années, 13 224 clients ont perdu au total près de 175 millions d’euros, tandis que les 1 575 clients restants ont gagné au total 13,8 millions d’euros.

Au-delà de cette grande majorité de clients perdants et des pertes subies, l’étude de l’AMF met surtout en lumière un phénomène comportemental : le peu d’apprentissage dans le temps des investisseurs particuliers. En effet, il s’avère que les traders les plus actifs et réguliers voient leurs pertes se creuser dans le temps.

J’explique les résultats de l’étude de l’AMF par le manque de formation des clients. Si les marchés financiers constituent sans doute l’un des derniers espaces de liberté dans nos sociétés, je pense qu’il est en effet dangereux de se lancer sur les marchés sans formation. Quelque soit le motif – le trading à court terme ou la mise en oeuvre d’une stratégie d’investissement à long terme – je pense qu’il est nécessaire de se former et d’avoir un minimum d’expérience. C’est ce que propose SimTrade avec ses formations (pour acquérir des connaissances) et ses simulations (pour acquérir de l’expérience). L’objectif de SimTrade est double : comprendre le fonctionnement des marchés et apprendre à intervenir sur les marchés. SimTrade propose une formation de qualité déjà testées par des milliers de participants.

SimTrade vous invite au salon Actionaria 2014

SimTrade sera présent au salon ACTIONARIA qui aura lieu les vendredi 21 et samedi 22 novembre 2014 au Palais des congrès (Paris Porte Maillot). Nous serons sur le stand B09.

SimTrade est heureux de parrainer votre invitation au salon Actionaria 2014.

Actionaria est dédié à la rencontre entre sociétés cotées et investisseurs individuels. Ce salon offre aux actionnaires une approche pédagogique sans équivalent de la bourse, des marchés financiers et de l’investissement en entreprise.

Plus qu’une lueur d’espoir…

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

« Les voit-on, comme je les vois, ces carrefours illuminés, ici tout proches les uns des autres, véritables grappes de lumière, et là disséminés comme s’ils marquaient les frontières de grands déserts sans lumière parce que sans universités ? » écrivait il y a quelques années Hubert Nyssen…

Dans un petit livre dense, à paraître dans les mois à venir, quatre professeurs de l’Université de Liège s’inscrivent en porte-à-faux de la sinistrose ambiante dans laquelle semble vouloir sombrer le monde moderne, et, particulièrement, l’Europe. Rédigé dans un style concis et enjoué, ce texte (http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/172118) cherche à partager leurs multiples, et très tangibles, raisons d’espoir.

Les développements les plus récents et les plus prometteurs dans les domaines du droit, de la médecine, de la technologie et de l’entreprise (http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/171844), sont passés en revue. Une multitude d’opportunités nouvelles sont découvertes, véritables gisements d’activités et d’emplois. Et, le fait que certaines de ces opportunités aient parfois tendance à se cacher dans les nuages de la virtualité numérique, ne fait qu’en renforcer l’extraordinaire pertinence. Cette évolution, incontournable selon les auteurs, fait que c’est peut-être à une véritable « Renaissance » du monde que nous assistons aujourd’hui.

A suivre donc… Jean-François Gerkens, Marie-Elisabeth Faymonville, Jacques Destiné et Jean-Marie Choffray, « Plus qu’une lueur d’espoir… » à paraître.

Nouvelle formation SimTrade "L'information sur les marchés"

Bonjour,

SimTrade vient de mettre en ligne une nouvelle formation L’information sur les marchés.

Cette formation traite de la matière première des marchés financiers : l’information. Cette formation présente en particulier un concept clé des marchés financiers : l’efficience. Un sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et alimenté de nombreux débats aussi bien chez les académiques que chez les praticiens. Chacun est libre de penser que les marchés sont efficients ou inefficients; toujours est-il qu’il faut savoir de quoi on parle !

Pourquoi s’intéresser à l’efficience des marchés financiers ? Les marchés sont-ils efficients ? Quelles stratégies de trading utiliser pour profiter des inefficiences des marchés ?

Après ou pendant cette formation, vous pouvez pratiquer ce que vous avez appris avec les simulations associées à la formation.

SimTrade au salon Actionaria 2014

SimTrade sera présent au salon ACTIONARIA qui aura lieu les vendredi 21 et samedi 22 novembre 2014 au Palais des congrès (Paris Porte Maillot).

Venez retrouver l’équipe SimTrade pour discuter de l’application, découvrir de nouvelles formations, simulations, concours et certificats, assister à nos ateliers et parler de la Bourse !

François Longin, professeur de finance à l’ESSEC Business School et coordinateur du projet SimTrade, animera deux ateliers sur le trading :

  • SimTrade : Simulez vos envies de Trading
    Vendredi 21 novembre 2014 – 11h45 – 12h15
    Espace Ateliers Techniques Niv 2
  • Maîtriser les ordres de bourses avec SimTrade
    Samedi 22 novembre 2014 – 14h00 – 14h30
    Espace Ateliers Techniques Niv 2

Je serai accompagné de Gabriel Eschbach de la société ACE Finance & Conseil.

Actionaria est dédié à la rencontre entre sociétés cotées et investisseurs individuels. Ce salon offre aux actionnaires une approche pédagogique sans équivalent de la bourse, des marchés financiers et de l’investissement en entreprise.

SimTrade et Wilhelm von Humboldt

Bonjour,

Le développement de SimTrade en termes de pédagogie et recherche est à rapproché des idées et du modèle proposé par Wilhelm von Humboldt.

icône de la page Ma progression      icône de la page Discussions

Page Ma progression

La page Ma progression vous donne en temps réel le détail de votre progression dans le certificat par formations, simulations et concours. Elle présente à la fois le détail de votre note et de votre profil de Bloom et vous indique aussi comment progresser dans le certificat.

Comment accéder à la page Ma progression ?

Où que vous soyez dans le certificat, vous pouvez accéder à la page Ma progression en cliquant sur l’icône icône de la page Ma progression dans la barre de menu du haut.

Accéder à la page Ma progression

Pages Discussions : développer l’intelligence collective

Pour chaque élément du certificat (formations, simulations et concours), il est possible de commencer une discussion ou de participer à des discussions. Laisser un commentaire, poser une question, proposer une amélioration, faire part d’un bug, etc. Ces pages permettent de développer l’intelligence collective de la communauté SimTrade.

Les discussions complètent utilement le contenu proposé par SimTrade en permettant d’interagir avec les autres participants et avec l’équipe SimTrade.

Comment accéder à la page Discussions ?

Les discussions « locales » au niveau d’un élément (une formation, une simulation, un concours ou le certificat) sont accessibles à partir de la rubrique Discussions en bas du menu de gauche de chaque élément.

Notez qu’il est possible d’accéder aux discussions agrégées de tous les éléments en cliquant sur l’icône icône de la page Discussions dans la barre de menu du haut.

Accéder à la page Dicussions

SimTrade partenaire de la conférence ESSEC Extreme Events in Finance

Bonjour,

SimTrade est partenaire de la conférence Extreme Events in Finance organisée par l’ESSEC Business School les 15-17 décembre 2014 à l’Abbaye de Royaumont. SimTrade communiquera régulièrement sur cet événement auprès des SimTraders.

La conférence Extreme Events in Finance traitera des sujets suivants : théorie des valeurs extrêmes (probabilité et estimation statistique), applications en finance et en assurance, modélisation de la distribution statistique des mouvements extrêmes de prix (cas univarié et multivarié), modélisation de la volatilité des marchés financiers, trading à haute fréquence et krachs boursiers, gestion des risques et gestion de portefeuille dans des conditions extrêmes.

La conférence est ouverte aux praticiens (traders, quants, risk managers, asset managers, etc.), aux universitaires et aux étudiants.

En savoir plus sur la conférence : extreme-events-finance.net

Accéder au site de la conférence

Merci l’ami…

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

« Setting an example is not the main means of influencing others; it is the only means. » (A. Einstein)

Celui à qui s’adresse cette dernière Note de marchés ne devrait avoir aucun mal à se reconnaître. Sa créativité, son intelligence, son courage et son sens de l’action parlent pour lui.

Comme l’exprime Robert Lamoureux dans sa célèbre Chasse au… canard, « On sentait bien qu’il allait se passer quelque chose.» L’Histoire creuse son lit, au travers d’événements impensables, improbables, impossibles. Qu’il s’agisse de la guerre civile en Ukraine, de la tragédie palestinienne, de la faillite de l’Argentine, ou des manœuvres politiques touchant à l’« impeachement » du Président Obama, tout concourt à une accélération de l’histoire, dont, en dépit des apparences, il nous – vous ? – appartient d’écrire le prochain chapitre ; les « politiques » faisant, comme à l’accoutumée, ce qu’ils font le mieux : semblant d’en contrôler l’évolution et le dénouement. « Legibus fidus, non regibus ! ».

En fait, notre monde, dans ses composantes fondamentales – dont sa dimension économique qui conditionne toutes les autres –, semble peu changer. Quelles que soient les époques, on retrouve les mêmes forces qui interagissent et s’entrechoquent. « C’est toujours la même histoire… Nous en avons (des crises) tous les six ans (1818, 1825, 1830, 1836)… » « Le progrès du mal se marque au découragement de ceux même qui en profitent. Ils ne peuvent guère s’intéresser à un jeu où personne n’espère plus tromper personne… » Mais… « Chaque flot de peuple qui monte, amène avec lui un flot de richesse nouvelle…. » (J. Michelet, Le Peuple) Ainsi, le cours des choses finit par devenir compréhensible si l’on s’attache à l’invisible, aux intentions cachées et au renouvellement naturel de la vie. La Vérité étant, comme elle l’a sans doute toujours été, « le point de convergence des contraires ! » l’observation de la Réalité, dans sa diversité et dans sa radicalité, en est le plus sûr chemin. Ceci vaut, particulièrement, pour ce jeu intelligent appelé investissement !

Sans aucun doute, notre devenir réside dans l’exercice responsable de la Liberté, et donc, fondamentalement, dans l’Entreprise. L’évolution des moyens d’information, d’interaction et d’apprentissage (d’éducation ?) devrait y contribuer significativement dans les années à venir, en favorisant la créativité, l’inventivité, le progrès technologique, et, donc, la croissance par le renouvellement des activités et des modes de vie. Ainsi, si la réflexion conduit à l’action les plus responsables, l’avenir pourrait surprendre par son harmonie et la richesse des opportunités de développement personnel et collectif qu’il offrira. Merci l’ami… pour l’exemple !

Mais, encore faut-il que « … Le canard reste vivant. » Dans le brouillard du présent, « survivre » pourrait bien être le meilleur moyen de « gagner » ! (« Always protect assets ! ») Contribuer au succès des autres tout en le partageant ; continuer à faire ce que vous êtes en train de faire : chercher, lire, et… penser, en un mot, investir dans votre devenir et celui des autres, constitue la voie du succès. Apprendre et construire sa liberté en investissant… Ceci est mon conseil !

Note : cette Note de marchés ne peut, ni ne doit, être considérée comme formulant, ou suggérant, le moindre conseil d’achat ou de vente de quelque produit financier que ce soit. Son seul objet est d’émettre un point de vue, et de le partager avec la communauté des investisseurs sceptiques, seuls responsables de leurs décisions.

Jean-Marie Choffray

Professeur de marketing à l’ESSEC et à l’Université de Liège

Comment gagner des sous…

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

Au cours d’une longue carrière professionnelle qui m’a conduit à enseigner dans nombre d’universités et d’écoles de gestion, sur trois continents au moins, j’ai toujours été impressionné par la créativité dont ces institutions faisaient preuve dans leur offre pédagogique. Selon la mode du jour, les compétences disponibles, et, parfois, les financements envisageables, on voyait fleurir des cours sur : la stratégie durable, l’entrepreneuriat social, la communication de crise, le développement personnel, la gestion de la diversité, la conduite du changement, la gouvernance publique, l’économie solidaire, etc. Matières généralement encadrées dans les programmes par des cours « Méthodes », issus des départements de statistiques, d’informatique, de recherche opérationnelle, d’économie, et des sciences dites dures. Mais…, jamais, au grand JAMAIS, de cours ou de séminaires sur « Comment gagner des sous ? », matière dont dépend pourtant la survie de tous les autres, et, certainement, le devenir de ces institutions !

Peut-être, penserez-vous avec un brin d’ironie, parce que les professeurs de gestion, maîtres dans l’art de « faire semblant de faire semblant » – comme, sans doute, tous les êtres humains –, préfèrent parler de choses agréables à l’esprit que d’agir dans l’adversité, connaissant parfaitement la distance qui sépare les deux et les risques qu’entraîne la confrontation à la réalité. Et pourtant, « des sous » – c.à.d. du Capital –, il en faudra, et même beaucoup, si l’on veut maintenir notre niveau de vie et de développement actuel. Inévitablement, les « Possédés du percepteur » (Raymond Devos) continueront d’entendre des hululements dans la nuit… Qu’on l’aime ou pas, qu’on le reconnaisse ou pas, c’est parce que les entreprises « gagnent des sous » que leurs collaborateurs peuvent en recevoir en rémunération de leur travail, et que d’autres peuvent se consacrer à la réflexion politique, à l’action publique, ou à l’implication sociale.

« Gagner des sous » implique toujours de construire des processus économiques qui génèrent plus de richesses qu’ils n’en utilisent. C’est aussi simple que cela ! Pour une entreprise, cela revient à développer ses fonds propres, dans le respect des lois, des textes, des règlements et des coutumes en vigueur dans son environnement de référence. C’est là sa seule et très noble Mission. Quant aux marchés, ils sont là pour mesurer l’efficacité avec laquelle celles qui font appel à l’épargne publique – c.à.d. celles qui sont cotées en bourse –, s’acquittent de cette responsabilité cruciale pour la société et pour chacun de nous.

Parlons donc… sous ! Le secteur de la vente directe, en réunion, (« Multi-level marketing ») a fait couler beaucoup d’encre – et de larmes ! –, ces derniers jours, précisément parce que les entreprises actives dans ce secteur sont, sans doute plus que d’autres, au cœur du rêve de beaucoup de « gagner des sous. » N’en déplaise à Bill Ackman, investisseur activiste à la tête de Pershing Square Capital tout n’est pas nécessairement Pyramide de Ponzi dans ce secteur. Des sociétés telles que USNA, NUS, HLF, AVP, MTEX…, mériteraient peut-être ? dans les semaines à venir, plus de considération.

Note : cette Note de marchés ne peut, ni ne doit, être considérée comme formulant, ou suggérant, le moindre conseil d’achat ou de vente de quelque produit financier que ce soit. Son seul objet est d’émettre un point de vue, et de le partager avec la communauté des investisseurs sceptiques, seuls responsables de leurs décisions.

Jean-Marie Choffray

Professeur de marketing à l’ESSEC et à l’Université de Liège

Un pacte avec le diable…

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

Si le diable n’existe pas, il n’est pas invraisemblable, pour reprendre une expression utilisée dans un contexte différent par Jean d’Ormesson dans son dernier ouvrage, qu’il soit ! La destruction d’un vol commercial international en altitude de croisière au-dessus de l’Ukraine constitue non seulement un fait géopolitique majeur, mais bien un véritable « Pacte avec le diable », dont les conséquences pourraient rapidement échapper aux dirigeants et aux pays impliqués.

Un tel événement, impensable selon les experts, sans une convergence de moyens techniques, humains et logistiques que seuls possèdent une poignée de pays développés, ne doit rien au hasard. Il est le résultat d’une volonté politique, dont on souhaiterait qu’elle ne fût pas entièrement consciente. C’est une atteinte exceptionnelle à la souveraineté d’un pays qui semble avoir fait le choix de la voie démocratique. C’est, enfin, l’assassinat de centaines d’innocents qui n’ont, à titre personnel, aucune responsabilité dans un conflit interne et aucune capacité à en influencer le dénouement.

Le monde sort d’une situation économique historique, dont on commence aujourd’hui à voir l’issue. Après des décisions très difficiles, les Etats-Unis ont choisi de se ressourcer en se concentrant sur la régénération de leur projet de société. Ils ont aujourd’hui recouvré leur autonomie stratégique et leur indépendance financière. Leur politique économique et monétaire est tracée. L’Europe, quant à elle, a clairement fait le choix de poursuivre son intégration au prix d’une monétisation de la dette publique excessive de plusieurs de ses membres. Un choix particulièrement responsable de la part de ses autres membres ; choix qui illustre une réelle volonté commune de construire un espace politique, économique et financier respectueux de ses valeurs. Etats-Unis et Europe constituent la colonne vertébrale d’un système en phase de redéploiement dont les autres pays devraient profiter de la stabilité et des valeurs, notamment en matière de droits de l’homme, de droit à l’expression démocratique, de respect de la vie et de la liberté économique, base de toutes les libertés.

La destruction du vol Malaysia Airlines intervient donc au plus mauvais moment. Personne ne peut aujourd’hui en mesurer les conséquences. Hors d’une résolution rapide du conflit ukrainien, dont la clé est plus que jamais en Russie, une grande puissance dont l’histoire est jalonnée de réalisations et de faits exceptionnels, il est à craindre que le monde ne rentre dans une phase particulièrement trouble. L’évolution des marchés, qui constituent sans doute le meilleur baromètre des tensions géopolitiques et de la dynamique en cours, n’aura alors aucune importance par rapport aux véritables enjeux touchant, cette fois, à notre survie.

Note : cette Note de marchés ne peut, ni ne doit, être considérée comme formulant, ou suggérant, le moindre conseil d’achat ou de vente de quelque produit financier que ce soit. Son seul objet est d’émettre un point de vue, et de le partager avec la communauté des investisseurs sceptiques, seuls responsables de leurs décisions.

Jean-Marie Choffray

Professeur de marketing à l’ESSEC et à l’Université de Liège