Microblogging et marchés financiers

Bonjour,

L’information est la matière première les marchés financiers. Par “information”, on pense souvent à l’information donnée par les entreprises sur leurs activités opérationnelles et leurs comptes ou encore aux données de marchés comme les prix et les volumes de transaction. Le travail des traders (personnes physiques ou machines algorithmiques) est alors d’analyser le flux d’information (le news flow) pour prendre une décision de trading : acheter, vendre ou ne rien faire…

Le microblogging comme Twitter, symbole de l’immédiateté de notre monde d’aujourd’hui, joue un rôle de plus en plus important. Les tweets diffusent de l’information, mais propagent aussi des rumeurs, ou encore dévoilent le sentiment des acteurs. De nombreux professionnels (courtiers, analystes financiers, etc.) utilisent maintenant Twitter ou d’autres réseaux pour partager de l’information. On pourra lire l’article de Stéphanie Haerts à ce sujet paru sur le site des Echos. Des études académiques récentes ont d’ailleurs montré que le contenu des réseaux sociaux permettaient de prédire les cours boursiers, ce qui peut donc amener certains acteurs à utiliser les réseaux sociaux pour manipuler les cours.

La plateforme de trading SimTrade propose aussi un outil de microblogging sur la page Actualités des simulations. Alors information  ? Désinformation ? Manipulation ? SimTrade vous offre l’opportunité de vous faire votre propre opinion sur le sujet. Empower yourself !

Un peu de bon sens… La partie est jouée : JE ramasse les mises !

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

Nul ne sait ce que nous réserve l’avenir ! Mais, pour ceux qui ont la mémoire longue, ou qui ont récemment relu « A short History of Financial Euphoria »  de J.K. Galbraith, ce que nous vivons aujourd’hui rappelle bigrement ce que nous avons vécu au début de l’année 2000 : quelques leaders technologiques dont la capitalisation boursière semble avoir perdu tout sens de la gravité ; de très nombreuses sociétés moyennes dont le Price Earnings Ratio et la croissance réelle ne semblent plus faire bon ménage ; enfin, une multitude de petites sociétés dont la performance opérationnelle rappelle la beauté et l’éclat des tulipes hollandaises…

« It’s not the FED… It’s the lack of real growth, stupid! », serais-je tenté d’écrire. Le mois de Mars 2014 risque d’être long. Avril aussi. Peut-être même, l’été sera-t-il meurtrier ? C’est pourquoi, pour une période indéterminée, mais sans doute pour les trois à six mois à venir, je suis devenu « Net Short »  sur le Nasdaq et le S&P500. Après tout, les ETF inverses (PSQ, SH, DOG…, voire leurs versions « vitaminées », si vous aimez la volatilité) ne sont pas là que pour ces « Chiens de spéculateurs », pour reprendre une expression qui semble donner bonne conscience de nos jours à bien des sots !

La vraie question, bien sûr, est de savoir si notre monde n’est pas déjà entré dans la troisième phase de la transformation profonde qu’il subit depuis 2007 (Lire sur ce point « Bienvenue dans le désert des marchés »). Des décennies durant, il a vécu d’une croissance alimentée par un endettement et une énergie bon marché. L’accroissement de l’endettement n’appartenant sans doute plus au domaine des possibles, du moins à court terme – ce que semble confirmer le propos de Jean-Laurent Bonnafé dans Le Figaro de ce jour, évoquant, au passage, un coût du capital de 10% ! –, il faudra bien que le prix de l’énergie baisse, d’une façon ou d’une autre. Et, ce pourrait bien être de… l’autre ! A cet égard, la fin des jeux de Sotchi devrait contribuer à clarifier la situation géopolitique dans les semaines et les mois à venir.

Bien sûr, que celles et ceux qui connaissent une reprise réelle dans leur région du monde, dans leurs entreprises et dans leurs activités ignorent ce billet… qui ne mérite pas plus que de se perdre « In the Cloud » !

Note : « Un peu de bon sens ! » ne peut, ni ne doit, être considéré comme formulant, ou suggérant, le moindre conseil d’achat ou de vente de quelque produit financier que ce soit. Son seul objet est d’émettre un point de vue, et de le partager avec la communauté des investisseurs sceptiques, seuls responsables de leurs décisions.

Jean-Marie Choffray

Professeur de marketing à l’ESSEC et à l’Université de Liège