François Longin, Professeur de finance à l’ESSEC Business School, a présenté devant les membres de la CFA Society France ses travaux de recherche sur les événements extrêmes en finance.
Les événements extrêmes en finance ont tendance à apparaître de façon récurrente. Citons le krach boursier du 19 octobre 1987 (une baisse de 20% de la Bourse en une seule journée !), le bouleversement du Système monétaire européen en 1992, l’effondrement du marché obligataire en février 1994, la crise des pays émergents en 1997-98, l’éclatement de la bulle internet en 2000 et la récente crise financière de 2007-2008.
Les événements extrêmes sont un sujet central en finance, en particulier en matière de gestion des risques, gestion d’actifs et régulation. La performance d’une institution financière en trading sur une année est souvent le résultat de quelques jours exceptionnels de trading. Concernés par la protection du système financier contre des événements catastrophiques, les régulateurs s’intéressent aussi aux crises qui peuvent être source de risque systémique (effet domino). Comme nous l’avons vécu avec la crise actuelle, les problèmes rencontrés sur les marchés financiers et dans le secteur bancaire peuvent se propager au monde réel affectant les entreprises et chacun d’entre nous au final.
Trois approches ont été présentées :
L’approche statistique
L’approche historique repose sur la théorie des valeurs extrêmes. Cette théorie permet de connaître la distribution statistique des valeurs extrêmes d’un processus – le minimum et le maximum. En finance, il s’agit de la rentabilité la plus basse et de la rentabilité la plus élevée d’une position de marché sur une période donnée. La théorie montre que les extrêmes suivent une loi de Weibull, de Gumbel ou de Fréchet selon le poids des queues de distribution.
Cette théorie permet de nombreuses applications en finance : value at risk et stress testing, gestion du risque de défaut sur les marchés dérivés, maîtrise des gestions de portefeuille dans des conditions extrêmes de marchés, choix de modélisation pour le prix des actifs…
L’approche historique
De nombreux historiens se sont intéressés aux crises financières. Dans son roman L’argent, Zola s’est inspiré du krach de l’Union Générale en 1881-82. Dans son ouvrage L’économie de la Révolution française, Florin Aftalion a analysé les crises financières sous la Révolution française. Galbraith s’est intéressé à la crise de 1929 aux Etats-Unis.
Dans son ouvrage Manias, panics and crashes, Kindleberger met en évidence l’anatomie des crises qui tendent à suivre cinq étapes : displacement, boom, euphoria, crisis et repulsion.
L’approche par simulation
Les approches statistique et historique démontrent une certaine régularité des événements extrêmes en finance mais présentent aussi des limites. L’approche statistique ne permet de comprendre les mécanismes derrière les données. L’approche historique, quant à elle, reste qualitative. Une approche alternative, celle de l’économie expérimentale, consiste à utiliser des simulations. C’est l’approche de SimTrade pour comprendre en profondeur le comportement des investisseurs et les phénomènes de marché comme les krachs boursiers.
Sur SimTrade, vous trouverez la simulation Tulipmania qui vous permettra de revivre l’une des premières crises financières. La simulation Tulipmania s’intéresse au concept de bulles spéculatives sur les marchés financiers. Rationalité ou exubérance : que penser des marchés ?