Métiers de la finance : gestionnaire des risques

Le métier de gestionnaire des risques

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de gestionnaire des risques.

Que fait un gestionnaire des risques ?

Le gestionnaire des risques (risk manager en anglais) est chargé de contrôler et minimiser les risques inhérents aux activités de marché ou au lancement d’un nouveau produit. Pour ce faire, il utilise des modèles propres à chaque banque/assurance pour quantifier et gérer les différents risques : contrepartie, crédit… Cette quantification permet de vérifier que les positions de la banque ou les produits de l’assurance sont conformes à la législation et que la solvabilité de l’entreprise n’est pas mise en question.

Il existe différents métiers lié à la gestion des risques (risk management) : marché, crédit et opérationnel.

Risque de marché

Le Risk Manager de Marché analyse les marchés financiers et réalise des calculs mathématiques (ex : Value at Risk) pour quantifier les risques d’actifs financiers précis (des actions, les taux d’intérêts, les taux de change, les cours de matières premières…). Son objectif principal est de s’assurer que l’institution dispose d’assez de fonds propres pour faire face à des pertes éventuelles sur les marchés. Pour cela il doit donner son accord sur certaines positions prises en salles de marché et il attribue le montant maximum des positions à prendre selon les services afin de lisser le risque au niveau de l’activité dans son ensemble. Les changements de règlementation obligent le Risk Manager à régulièrement améliorer ou revoir ses modèles.

Risque de crédit

Le Risk Manager Crédit doit analyser et réduire les risques d’une banque lié aux contreparties avec lesquelles elle travaille. Pour quantifier ce risque les banques utilisent des systèmes de notation de leurs clients pour calculer la probabilité que le client fasse défaut. Le Risk Manager Crédit doit également définir les termes des contrats de contrepartie signés avec les nouveaux clients de la banque.

Enfin, il travaille en collaboration avec le Risk Manager Marché dans le cadre de la réalisation de « stress tests » qui permettent d’évaluer la réaction de certains produits financiers lors de chocs économiques.

Risque opérationnel

Le risque opérationnel réside dans une potentielle défaillance organisationnelle, de procédure ou de personnel liée au système interne de l’entreprise. Par exemple il se peut que des erreurs humaines, de mauvais systèmes de vérification de l’information en interne, ou de la fraude mettent en risque l’institution. Le Risk Manager, pour limiter les risques doit contrôler la bonne application des règles internes. Ces métiers nécessitent un travail de modélisation et de gestion rigoureuse des contrôles d’audit interne et de la surveillance de la conformité.

Pour résumé, le Risk Manager identifie, évalue et hiérarchise les risques en utilisant des  modélisations mathématiques. Par la suite il met en place des plans d’actions pour respecter la législation et la politique de risque définie en interne. Enfin il diffuse cette culture du risque au sein de l’entreprise

Avec qui travaille un gestionnaire des risques ?

Le gestionnaire des risques peut donc être en étroite relation avec un grand nombre d’acteur de leur institution mais plus précisément :

  • Le Risk Manager Marché est en relation avec le Front-Office (les traders, les structureurs, les analystes quantitatifs et les sales) mais aussi la Direction des risques
  • Le Risk Manager Crédit est en relation avec les directeurs de banques en filiales, les analystes risque sur les taux, les responsables des activités commerciales et opérationnelles
  • Le Risk Manager Opérationnel doit être en contact avec l’ensemble des acteurs de l’entreprise

Dans quel type d’entreprise travaille un risk manager?

Banque, assurance et fonds d’investissement

Combien gagne un gestionnaire des risques ?

  • Début de carrière : 3000-4000€
  • Milieu ou fin de carrière : 5000-7000€

Quel positionnement dans la carrière ?

Métiers précédents ou connexes : manager des risques et des assurances, analyste risques

Evolution possible: directeur de l’audit interne, Directeur du contrôle interne, Directeur des risques

 Quelle formation pur devenir risk manager ?

Outre la formation dispensée en l’école de commerce, il est possible de faire une spécialisation en finance de marché et/ou une école d’actuariat pour compléter cette formation.

Lien avec le cours Gestion financière

  • Analyse du risque d’une entreprise en fonction de ses états financiers (séance 4)
  • Le risque des investissements (séance 9)

Pour plus d’informations sur le métier de gestionnaire des risques

Vidéo métier : risk manager (Amundi)

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A propos de l’auteure

Article publié en juin 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Métiers de la finance : gérant de portefeuille

Le métier de gérant de portefeuille

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de gérant de portefeuille.

Que fait un gérant de portefeuille ?

Le gérant de portefeuille (portfolio manager en anglais) travaille pour des investisseurs qui lui ont confié des fonds afin de les placer sur les marchés financiers. Le métier consiste à construire des portefeuilles composés de certaines classes d’actifs (actions, obligations, etc.). Pour cela, le gérant de portefeuille analyse des sociétés pour essayer de saisir les meilleures opportunités. Cette analyse fondamentale passe à la fois par des analyses financières mais aussi par des analyses humaines et de la stratégie qui se font lors de rencontres entre le gérant de portefeuille et les dirigeants des entreprises dans lesquelles il souhaite investir. Il doit aussi valoriser le capital de leurs clients pour les particuliers comme pour les professionnels.

Pour réussir au mieux ses missions, le gérant de portefeuille doit comprendre l’environnement économique de la géographie qu’il couvre, et constamment surveiller le marché pour déterminer les performances potentielles. Il doit ensuite arbitrer entre risque et opportunités.

Le gérant de portefeuille est généralement spécialisé pour un type d’investissement, de stratégie, de produits ou de marchés.

Si le gérant de portefeuille travaille pour une petite société de gestion de portefeuille, il sera aussi trader puisqu’il placera lui-même les ordres sur les marchés. S’il travaille pour les plus grands groupes, il confiera ses ordres à une table de négociation où des traders se chargeront de passer les ordres sur le marché.

Avec qui travaille un gérant de portefeuille ?

Dans le processus de prise de décision et de recherche d’opportunités d’investissement, le gérant de portefeuille travaille activement avec les équipes d’analystes, les économistes et les stratégistes de marché.

Dans la gestion quotidienne, le gérant de portefeuille travaille avec les personnes exécutant ses ordres, ainsi qu’avec les équipes de contrôle de risques pour s’assurer d’avoir des portefeuilles dans le respect de la réglementation et des contraintes clients.

Ensuite dans l’optique de promouvoir l’institution dans lequel travaille le portfolio manager peut échanger avec les spécialistes produits et les équipes commerciales.

Dans quel type d’entreprise travaille un gérant de portefeuille ?

Le poste de gérant de portefeuille est, compte tenu de l’augmentation en nombre et en volume des actifs privés ou institutionnels, en recrutement ascendant. Les principales catégories d’employeurs sont les filiales de gestion d’actifs des grandes banques et compagnies d’assurances, et les sociétés de gestion indépendantes.

Combien gagne un gérant de portefeuille ?

Le salaire moyen annuel d’un gérant de portefeuille se situe entre 46 000 € et 56 000 € de fixe, auquel il faut rajouter des primes pour un gérant de portefeuille junior, et plus de 150 000 € de fixe (plus primes) pour un gérant de portefeuille sénior ayant de bons résultats.

Quel positionnement dans la carrière ?

La gestion d’un ou plusieurs portefeuilles n’est confiée à un gérant, qu’après quelques années d’expérience. Après avoir gérer des portefeuilles, plusieurs évolutions de carrière sont possibles. Il peut évoluer en augmentant ses responsabilités grâce à une gestion de très gros patrimoines ou fonds institutionnels. Outre une possible prise de responsabilité financière et stratégiques, le gérant de portefeuille peut prendre des responsabilités de management en gérant des équipes.

Enfin il est possible d’évoluer vers des postes de contrôle et des directions financières.

Quelle formation pour devenir gérant de portefeuille ?

Un bac + 5 en école de commerce avec une spécialisation en finance est fortement conseillé.  Il est possible de suivre en parallèle d’autres spécialisation permettant de se spécialiser sur certains types de produits et de marchés.

Lien avec le cours Gestion financière

  • Analyse fondamentale des sociétés : lecture du bilan et du compte de résultat, et calcul des ratios (séances 1et 2)
  • Intervention sur les marchés : SimTrade

Pour plus d’informations sur le métier de portfolio manager

Témoignage d’un gérant de portefeuille chez Amundi

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A propos de l’auteure

Article publié en juin 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Métiers de la finance : analyste financier

Le métier de analyste financier

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de analyste financier.

Que fait un analyste financier ?

L’analyste financier étudie des sociétés pour les évaluer. Dans cet article, nous allons principalement nous concentrer sur le métier d’analyste de sociétés cotées en Bourse mais la fonction peut s’exercer sur d’autres types d’actifs.

Tous les analystes financiers n’ont pas les mêmes objectifs. On distingue deux types d’analystes : les analystes sell-side et les analystes buy-side.

Les analystes sell-side

Les analystes sell-side travaillent souvent dans la division “Recherche” des banques. Leurs analyses sont vendues à des fonds d’investissement. Ainsi leur objectif est de vendre leur recherche. Les analystes travaillent sur des secteurs donnés (luxe, médias, banques, pétrole, métaux précieux…). Les directeurs de secteur doivent se faire une réputation auprès des clients pour que ceux-ci aient confiance en leurs analyses et les achètent. Un directeur de secteur suit entre 10 et 20 entreprises.

Les analystes sell-side ont une vision assez court-termiste. Leur objectif est principalement de bien « prédire » les résultats qui seront prochainement publiés par les sociétés. Ainsi la fréquence de leurs publications est plus importante et ils regardent de façon continue les marchés et nouvelles qui peuvent avoir un impact sur le secteur.

Outre la réalisation et vente d’analyses, les analystes sell-side peuvent être amenés à rencontrer les fonds qui veulent leur poser des questions plus précises.

Les analystes buy-side

Les analystes buy-side travaillent dans les fonds et ont une vision long terme. Les investissements sont pensés sur une durée de 3 ans en moyenne et ils font souvent des projections entre 3 et 5 ans.

Une fois l’analyse faite, les analystes buy-side vont voir des gérants de protefeuille (portfolio managers) pour qu’ils valident l’intérêt d’avoir des actions de la société analysée dans le portefeuille. Le gérant de protefeuille va ensuite voir un trader pour obtenir les actions à un prix.

Quand l’analyste financier intervient sur les marchés, il peut conseiller les vendeurs de la salle des marchés qui répercutent ses conseils à leurs clients afin de mieux orienter leurs ordres d’achat ou de vente. S’il travaille dans une banque, il peut exercer un rôle de conseil aux gestionnaires de portefeuille sur l’opportunité d’effectuer tel ou tel placement.

Comment sont faites les analyses des analystes buy-side et sell-side ?

  • Phase de collecte d’informations: afin d’étudier les perspectives stratégiques des sociétés étudiées (ou actif), l’analyste doit collecter un large panel d’informations tant quantitatives que qualitatives. Pour cela il utilise les sources publiques d’information, de la presse, réalise des entretiens avec les PDG, DAF ou le service Relation Investisseurs des entreprises, ou des entretiens avec des spécialistes du secteur pour améliorer l’analyse. Pour s’aider l’analyste utilise aussi des notes de brokers et si l’analyste ne partage pas le point de vue de celui-ci il peut être amené à l’appeler pour comprendre d’où vient leur divergence.
  • Phase d’analyse et de valorisation: à partir des informations collectées, l’Analyste construit et/ou met à jour un modèle de projection financière qui va lui permette de valoriser l’entreprise (ou actif), et donc de faire une recommandation d’investissement. Ses contacts avec les sociétés analysées et les experts du secteur lui permettent de prendre en compte des informations plus qualitatives.
  • Phase de rédaction: l’Analyste formalise le fruit de sa recherche à travers une note (selon l’une des quatre grandes recommandations suivantes : acheter, accumuler, alléger ou vendre) avec un horizon de temps souvent définit.
  • Phase de commercialisation: la dimension commerciale du métier est essentielle, elle est réalisée dans les grandes banques par les sales. L’analyste vend ses idées auprès des clients internes (morning meeting, présentations internes) et externes (roadshows auprès des clients).

Avec qui travaille un analyste financier ?

Les analystes sont en contact avec :

  • Les Sales pour les analystes sell-side. En effet ce sont eux qui vendent la recherche des analystes aux fonds d’investissement.
  • Les PDG, DAF ou Relation investisseurs dans le cadre de la collecte d’informations
  • Les experts des secteurs
  • Les Brokers
  • Les Portfolio Manager pour intégrer des actions de l’entreprise analysée dans le portefeuille.

Dans quel type d’entreprise travaille un analyste financier ?

Le métier peut s’exercer dans des sociétés de bourse, dans des banques (sell-side) et dans des bureaux d’études indépendants.

Combien gagne un analyste financier ?

  • A l’embauche : fixe entre 35 K€ et 45K€ + bonus (10k- 30k) + Invest (15k – 20k)
  • Après trois ans : fixe entre 50 K€ et 70 K€ + bonus (30k- 50k) + Part dans la société (15k – 20k)

Le bonus dépend principalement en sell-side du nombre de vues sur ses analyses ainsi que du nombre de rendez-vous effectués avec des fonds. En buy-side celui-ci dépend majoritairement des résultats de l’équipe en général.

La partie Invest correspond à une partie du salaire qui n’est pas versée en cash mais qui est investie en actions et l’analyste n’a pas le droit de sortir cette somme investie avant un certaine nombre d’années. Cela permet d’éviter un turn-over trop important et d’inciter à s’investir d’avantage dans les analyses réalisées puisque une partie de notre rémunération dépend de la qualité de nos analyses.

Quel positionnement dans la carrière ?

Souvent les analystes commencent en sell-side (en banque) puis ils vont en buy-side (pour un fonds d’investissement) où les places sont plus limitées et le turn-over plus faible.

Après avoir exercé le métier d’analyste, il est possible de devenir gérant de portefeuille dans un fonds ou de créer son propre fonds.

Quelle formation pour devenir analyste financier ?

La formation école de commerce avec une spécialisation en finance d’entreprise convient parfaitement.Il est aussi possible de se former dans le cadre associatif notamment en rejoignant l’association ESSEC Investment Club.

Lien avec le cours Gestion financière

  • Analyse des résultats financiers et ratios (séance 1)
  • Calcul des flux de trésorerie et actualisation (séances 6 et 7)
  • Calcul de la valeur de l’entreprise (séance 7)
  • Évaluer le prix d’une action (séance 8)

Lien avec des films/séries de la finance

Billions.  Cette série très réaliste nous permet de suivre la vie d’un ambitieux gestionnaire de Hedge Fund new-yorkais

Pour plus d’informations sur le métier de d’analyste financier

  • Pour les recrutements des stagiaires il est important de savoir qu’en buy-side il y a peu d’offres proposés, il faut donc favoriser les candidatures spontanées.

Contributeur

Merci à Paul Fagan pour son aide pour la rédaction de ce post.

A propos de l’auteure

Article publié en juin 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Métiers de la finance : chargé d'affaires en financement de projet

Le métier de chargé d’affaires en financement de projet

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de chargé d’affaires en financement de projet.

Que fait un chargé d’affaires en financement de projet ?

Le chargé de financement de projet conseille des clients publics et/ou privés dans le cadre de projets d’infrastructures (télécoms, transports, bâtiment, énergie…) ou de besoins de financement classique. Il construit des solutions de financement sur mesure en tenant compte des délais, des coûts et des risques inhérents au projet. Le chargé d’affaires trouve avec ses clients un montage financier et juridique équilibré, en phase avec les capacités financière de l’entreprise lui permettant de poursuivre son développement.

Les missions du chargé d’affaires en financement sont diverses.

Relation Client et prospection

Le chargé d’affaires doit se tenir informé de la situation économique et financière de ses clients mais aussi de leurs projets futurs pour identifier les opérations de financement possibles.

Relation client

Le chargé d’affaires et son équipe sont quotidiennement en relation avec leurs clients. En effet, tous les matins ils reçoivent les notifications sur les comptes en dépassement. Le chargé d’affaires en banque, ou son adjoint, appelle le client et lui propose : soit de régulariser les comptes dans la journée, soit de lui octroyer un dépassement supplémentaire (si cela est envisageable d’après la fiche client et de la situation financière de ladite entreprise).

Le chargé d’affaires s’occupe aussi des visites auprès de la clientèle. « Nous rencontrions principalement les DG et les DAF des sociétés » explique David Hoang ancien apprenti en charge des moyennes et grandes entreprises sur le territoire allant de la Marne aux Ardennes. « La visite de client s’inscrit dans le cadre de la revue annuelle pour récupérer des informations sur ses résultats de l’année, sur les projets à venir et les investissements potentiels. L’objectif est de faire une revue de l’existant avec le client et de voir ce qui pourrait se dégager sur l’année pour pouvoir enclencher des demandes de crédit en amont et obtenir des validations au préalable. » Suite à ces entretiens, et en fonction de l’analyse des états financier, le chargé d’affaires porte un jugement sur le client et le note. Moins l’entreprise est bien notée et plus elle a d’encours auprès de la banque, plus la personne accordant les validations de crédit au sein de la banque devra être haut placée. Ces entretiens permettent de connaitre de l’intérieur et en profondeurs des entreprises ou secteurs.

Prospection

« La prospection commerciale est une partie très importante » explique David Hoang. En effet dans des régions comme celle qu’il couvrait « le « pipe » était assez réduit par rapport à des centres d’affaires comme Paris. ». Cependant, plus les projets financés sont spécifiques à un domaine, moins le temps de prospection est important ; sur les marchés de niches tels que le shipping les clients sont moins nombreux, les équipes sont spécialisées et connaissent leurs clients et la partie prospection est moins importante.

La prospection peut se faire en interne lorsque des projets sont identifiés auprès d’entreprises déjà clientes sans pour autant avoir eu des besoins de financements. Pour la prospection en externe, les chargés d’affaires construisent ou reçoivent un portefeuille de prospects. Ils contactent ces entreprises et leurs proposent leurs services. Enfin, certaines banques utilisent des outils informatiques, type CRM, leur permettant de faire de la veille commerciale. Ainsi le chargé d’affaires reçoit les changements de statuts ou articles sur les entreprises de son secteur. Ces changements peuvent être révélateurs d’un besoin de financement.

Montage des opérations de financement

Une fois le projet du client identifié, le chargé d’affaires doit :

  • Préparer un modèle financier.
  • Définir la stratégie de financement optimale. (Fonds propres ? Dette souveraine ? Dette mezzanine ? Dette senior ? Quelle maturité ? Quel taux ?  Quelle combinaison ? Euro PP ? Financement participatif ?)
  • Monter des dossiers de crédits
  •  Analyser les aspects juridiques et fiscaux
  • Rédiger les offres de financement
  • Rédiger une note de risques justifiant le prix de l’opération
  • Faire des fiches synthèses avec les principales conditions financières du montage

Finalisation du contrat

Finaliser l’accord avec les banques partenaires et le client sur les termes du contrat et préparer le closing et l’ensemble des contrats.

Suivi

  • Mettre en place des instruments de couverture des taux. Si le client souhaite se couvrir du risque de taux il peut demander un SWAP.
  • Gérer les relations avec les banques partenaires
  • Suivre à plus long terme les projets. Mensuellement le chargé d’affaires et son équipe doit faire l’état des lieux des emprunts et la revue de ses clients. Un planning est établi et les entreprises doivent leur fournir leurs comptes. Cela permet d’identifier de nouveaux besoins de financement et de faire de nouvelles offres.

Avec qui travaille un chargé d’affaires en financement de projet ?

Ses Clients

Le chargé d’affaires est principalement en relation avec le Directeur Financier (ou un des membres de son équipe).

Au sein de la banque

Au sein de la banque le chargé d’affaires est en contact avec plusieurs autres services pour pouvoir proposer les solutions de financement optimales mais aussi des produits « side-business ». Les contacts sont nombreux : salle des marchés, département fusion acquisition et syndication, juristes, autres départements de financement spécialisé, département garantie internationale, les responsables risque…

Avec les banques partenaires

Pour une grande partie des financements d’infrastructures plusieurs banques interviennent pour pouvoir financer, ensemble, l’intégralité d’un projet. Ainsi les chargés d’affaires des différentes banques sont en relation permanente.

Dans quel type d’entreprise travaille un chargé d’affaires en financement de projet ?

Banque privée ou publique

Le travail peut varier au sein même d’une banque privée. Si le chargé d’affaires est dans une antenne régionale ou nationale la taille des projets changent. Au niveau national les montages financiers se complexifient et l’intervention d’autres banques partenaires dans le financement devient régulier.

Des institutions publiques comme la Caisse des Dépôts, la Banque Publique d’Investissement peuvent aussi financier des projets d’envergure.

Compagnies d’assurance

Les assureurs sont des investisseurs responsables, de long terme qui financement en grande partie par fond propre. Ainsi il est possible d’exercer le métier au sein de compagnies d’assurance telles que AXA, Allianz et bien d’autres encore.

Banques Multilatérales de Développement et les Institutions Financières de Développement (comme l’AFD en France)

Les missions dans les institutions peuvent différer de celles des banques classiques bien que le cœur de métier reste le même. Elles sont considérées comme les mieux placées pour informer, former et assister les pouvoirs publics/autorités adjudicatrices dans les pays émergents.

Combien gagne un chargé d’affaires en financement de projet ?

  • Jeune cadre : entre 42 et 55 k€
  • Cadre confirmé : entre 55 et 90 k€ (et plus selon l’expérience et les missions confiées)
  • Part variable : plus de 10k. La part variable dépend de la part d’objectifs réalisés sur la prospection, sur le montant des encours financés, sur le « side-business » apporté (i.e. si des clients ont accepté de faire en plus du financement des emprunts, de l’affacturage, des crédit-bail…).

Quel positionnement dans la carrière ?

Il est possible d’exercer le métier de Chargé de financement de projet adjoint pendant au moins trois ans avant d’être promu Chargé de financement de projet.

Être chargé de financement de projet permet d’ouvrir la porte vers d’autres métiers par la suite tel que Chargé d’affaires corporate finance, ou Directeur de centre d’affaires et de nombreux autres métiers de la banque

Quelle formation ?

Pour exercer le métier, les compétences comptables et financières sont indispensables. Ainsi une formation d’école de commerce avec une spécialisation en finance et/ou comptabilité est très recherchée.

Lien avec le cours Gestion financière

  • Lecture et compréhension des états financiers (Séances 1 à 5) : le chargé d’affaires en financement de projet doit savoir analyser et comprendre en profondeur les états financiers pour pouvoir identifier le potentiel et les risques de l’entreprise.
  • Déterminer les flux d’un projet et décision d’investissement (Séances 6 et 7) : le chargé d’affaires doit pouvoir évaluer la cohérence entre les flux espérés et le projet présenté et donc, déterminer si la décision d’investissement prise par son client et bonne.
  • Les différents types d’emprunts (Séance 9) : pour définir la stratégie de financement optimale le chargé d’affaires doit connaitre et comprendre les différents emprunts et leurs caractéristiques à moyen long terme.

Pour plus d’informations sur le métier de chargé d’affaires en financement de projets

Témoignage de Camille Bernard, ancienne ESSEC, chargé d’affaires en financement de projet chez Crédit Agricole CIB

Témoignage de Manuel, chargé d’affaires en financement structuré à l’Agence Française de Développement

Témoignages de chargés d’affaires seniors expliquant leurs parcours : Financements structurés, les banquiers du réel

Entretien avec la directrice de recrutement et de la mobilité à la Société générale : Nous avons un programme RH dédié aux juniors des financements structurés

Contributeur

Merci à David Hoang pour son aide pour la rédaction de ce post.

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A propos de l’auteure

Article publié en mai 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Métiers de la finance : trader

Le métier de trader

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de trader.

Que fait un trader ?

Un trader achète et vend des actifs financiers (actions, monnaies, matières premières…) en vue de faire une plus-value à un risque déterminé. Pour optimiser cette création de revenus, le trader analyse et anticipe les mouvements du marché tout en essayant de couvrir ses opérations du jour pour en limiter les risques.

Il existe plusieurs types de spécialisation au sein du métier de « trader » : d’une part une spécialisation par classe d’actif et par zone géographique, notamment au sein des grandes banques ou institutions, d’autre part une spécialisation par mission :

  • Trader Produits Vanilles (actions, obligations, taux de change) : Sa fonction est de fournir un prix de vente ou d’achat pour un actif donné au client de la Banque (via le Sales), et d’acheter ou vendre pour le compte de ce même client l’actif en question. Une fois la position prise, le Trader doit gérer le risque porté par l’actif afin de générer un profit tout en respectant des limites d’exposition au risque.
  • Trader Produits Structurés : La principale différence avec le Trader Produits Vanilles réside dans la complexité des produits pour lesquels il intervient. Il se doit aussi d’immuniser « complètement » la Banque aux risques impliqués par la vente (ou l’achat) de ce produit pour le compte du client. La composante Hedging (couverture) est aussi importante que la composante « Pricing ».
  • Trader : A la différence des deux postes ci-dessus, le Prop-Trader (Proprietary Trader) n’intervient pas dans une logique d’investissement pour le compte de tiers (les clients de la Banque), mais d’investissement et de spéculation pour le compte de la Banque. En ce sens, il est habilité à prendre des positions sur les capitaux propres de la Banque. De manière fort logique, ce type de poste est réservé à une minorité de « seniors » grands spécialistes d’une classe d’actifs.
  • Trader Arbitragiste : Comme le Prop Trader, il investit pour le compte de la Banque, mais son rôle se « limite » à l’identification des inefficiences ou décalages temporaires de marché afin d’en tirer avantage en se positionnant à très court terme sur ces différences de prix.
  • Market Maker : Sa principale fonction est d’assurer la liquidité de certains titres ou instruments financiers en proposant à ses clients de façon régulière et permanente des prix à l’achat et à la vente, et ce indépendamment de l’état du marché. Il n’est pas censé prendre de positions durables, mais déboucler sa position au plus vite une fois le deal effectué.

Avec qui travaille un trader ?

Les traders (Produits Vanille, Produits Structurés, Market Maker) sont au cœur de la salle de marché, en relation constante avec les équipes de Vente, la Structuration et les équipes d’Analyse Quantitative pour les Traders de Produits Structurés. Ils ont aussi et bien évidemment un lien constant avec les équipes « Risques ».

Le Prop Trader, étant donné qu’il exerce uniquement pour le compte de la banque n’entretient que très peu voire pas du tout de relation avec les autres membres du Front Office, et est même bien souvent « géographiquement » situé à part.

Dans quel type d’entreprise travaille un trader ?

  • Banque d’affaires
  • Banque privée
  • Fond d’investissement
  • Société de trading

Combien gagne un trader ?

En France, le salaire mensuel d’un trader débutant se situe entre 4 000 et 6 000 euros par mois. Toujours en France, le salaire moyen d’un trader est de 70 000 euros hors bonus. Les primes peuvent aller jusqu’à 8 fois le salaire de base. Mais attention, le salaire varie cependant selon les banques : banques françaises ou internationales, banques privées ou banques de détail et selon les pays où elles sont implantées.

Quel positionnement dans la carrière ?

L’évolution professionnelle du trader peut passer par :

  • la spécialisation dans un type d’actifs: bons du Trésor, monnaies, matières premières…
  • l’évolution vers d’autres métiers de la finance: analyste financier, trésorier d’entreprise, gestionnaire de portefeuille…

Globalement, ses compétences et sa connaissance pointues du marché lui ouvrent toutes les portes du monde de la finance et de la Bourse. Il n’est pas rare que le trader utilise l’argent mis de côté au cours de sa carrière pour changer totalement de voie, ou s’offrir une retraite anticipée.

Quelle formation ?

En France un diplôme de Grande École avec une spécialisation en mathématique ou finance de marché est fortement recommandé. Les entreprises anglo-saxonnes sont quant à elles moins pointilleuses sur la formation mais pas moins exigeantes sur les compétences.

Comme pour tout métier en salle de marché il est fortement conseillé de lire le livre de John Hull qui est l’ouvrage de référence de la finance de marché et qui est très utile de maitriser pour les entretiens (Options futures et autres actifs dérivés). Pour exercer le métier de trader il est conseillé de commencer par faire des stages ou V.I.E. en tant qu’assistant trader.

Lien avec le cours Gestion financière

  • SimTrade : Connaissance des marchés financiers, différentes classes d’actifs ainsi que leur fonctionnement.
  • Analyse des états financier des entreprises pour ceux intervenant sur la classe d’actif actions afin de comprendre et interpréter la communication financière et ses impacts sur les marchés

Lien avec des films de la finance

  • Wall Street : l’argent ne dort jamais (2010). Sur fond du krach boursier de 2008, un jeune boursier est prêt à tout pour venger son mentor que d’obscures transactions financières ont poussé au suicide.
  • Krach (2009) : Le film suit un trader dans une grande banque New-Yorkaise qui est dans la constante recherche de gains.  Ce dernier est le seul à voir une corrélation entre variations climatiques et flux boursier et veut profiter de cette opportunité pour créer un « hedge fund ».

Pour plus d’informations sur le métier de trader

Témoignage d’un trader de chez Crédit Agricole CIB (source : Wallfinance)

Témoignage d’un trader de chez HSBC

A propos de l’auteure

Article publié en juin 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Métiers de la finance : quant (analyste quantitatif)

Le métier de quant

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de Quant.

Que fait un Quant ?

Un Quant est un professionnel de la finance qui développe et implémente des modèles mathématiques pour évaluer le prix des dérivés, prédire les mouvements de marché et pour se couvrir contre les risques inhérents à ces mouvements. Les modèles qu’il crée sont ensuite utilisés par les traders ou gestionnaires de fonds, afin de mieux évaluer la valeur de leurs actifs financiers, de mieux gérer leurs portefeuilles en optimisant entre risque et rentabilité possible, et plus généralement de gérer mathématiquement leurs opérations. Les Quant sont amenés à travailler sur différentes classes d’actifs tels que les actions, le change, le crédit, les taux, les matières premières et les hybrides.

Leurs missions d’évaluation des prix, et de prédiction des mouvements de marché dans un objectif de couverture des risques peuvent se faire dans plusieurs contextes :

Implémenter des modèles

Le Quant est amené à répondre à des demandes complexes en créant et développant des modèles permettant de déterminer des prix et de prévoir les mouvements sur les marchés tout en gérant les risques. Le processus est le suivant. Premièrement le Quant détermine les produits ou stratégies sur lesquels il va travailler. Après avoir pensé le produit ou la stratégie, il utilise des modèles (par exemple Black & Scholes) qui permettent, à partir de lois statistiques, d’obtenir un prix. Ensuite, il évalue le risque et prédit les mouvements de marché à partir de ce modèle de pricing. Le Quant regarde l’historique des fluctuations des sous-jacent, notamment lors des périodes de crise, pour calculer la « Value at Risk ». Cela lui permet de déterminer comment aurait réagi le produit durant ces phases de risques important. Un niveau de risque est alors attribué au produit en fonction des fluctuations qu’aurait subi le produit en temps de crise. Enfin, ces modèles sont développés et codés pour être utilisés.

Mise à jour et amélioration des modèles

Après avoir créé des modèles, le Quant peut être amené, parfois des années après, à faire des améliorations ou mises à jour en fonction de l’entrée en vigueur de nouvelles législations.

Répondre à demandes précises des autres services

Le Quant peut être sollicité par les Sales et les Structureurs. Ces derniers peuvent leur demander de « pricer des produits », de déterminer des niveaux de risques ou de réaliser des tests pour construire ou étayer leur documentation à destination des clients.

Au sein des grandes banques d’affaire il peut y avoir des spécialisations au sein même du métier de Quant. Certains sont spécialisés dans la recherche, d’autre dans la création de modèles, d’autres dans le développement de ces modèles, d’autres sont en étroite collaboration avec les traders.

Avec qui travaille un Quant?

Le front-office

  • Les Sales peuvent demander aux Quants de calculer des risques sur certains produits ou de lancer des tests permettant d’alimenter leur documentation commerciale
  • Les Structureurs peuvent travailler avec les Quant pour créer des produits, déterminer les risques et prix.
  • Les Traders travaillent avec les Quant car ils utilisent leurs modèles quotidiennement

Le middle-office

Le Middle-Office s’occupe de vérifier que les modèles des Quant respectent les règlementations internes aux entreprises concernant les risques.

Dans quel type d’entreprise travaille un Quant?

Le métier de Quant peut s’exercer dans différentes structures :

  • Banque d’affaire: gestion des positions de la banque pour répondre à la demande de ses client variés
  • Banque privée : gestion des actifs de fortunes privées
  • Hedge Fund : gestion des actifs des investisseurs institutionnels
  • Certains grands cabinets de conseil créent des modèles à destination des banques et services financiers n’ayant pas internalisé le métier de Quant

Combien gagne un Quant ?

Le Quant a un salaire qui varie beaucoup en fonction de ses réussites passées.
Cependant, en moyenne il gagne :

  • Entre 50 000 € et 70 000 € + primes (20% du salaire) en tant que Quant junior
  • Entre 65 000 € et 90 000 € + primes pour un Quant avec de l’expérience
  • Entre 80 000 € et 110 000 € pour un Quant sénior

Quel positionnement dans la carrière ?

Évolutions en interne

Le Quant en banque d’affaires peut devenir Trader. il peut aussi devenir Structureur.

Évolutions en externe

Le Quant peut changer de structure en passant par exemple de la banque privée à une banque d’affaires.

Quelle formation ?

Pour devenir Quant les connaissances en finance de marché et plus particulièrement en mathématiques financière sont indispensables. De plus, les marchés financiers étant composés d’acteurs internationaux et complètement digitalisés, la bonne connaissance des outils informatique (Python, VBA, Java) est nécessaire.

Les étudiants d’écoles de commerce peuvent devenir Quant mais une spécialisation en mathématique est essentielle. Cette spécialisation peut se faire via la réalisation d’un double diplôme avec une école d’ingénieur, ou la réalisation d’un DEA en mathématiques financières ou un Master spécialisé en mathématiques financières.

Lien avec le cours Gestion financière

SimTrade – Le Quant doit parfaitement connaitre et comprendre les différentes classes d’actifs et produits présents sur les marchés.

Pour plus d’informations sur le métier de Quant

Témoignage du Crédit Agricole CIB (source : WallFinance)

Contributeur

Merci à Maria Pujos pour son aide.

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A propos de l’auteure

Article publié en juin 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Métiers de la finance : structureur

Le métier de structureurColombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de structureur.

Que fait un structureur ?

Le structureur de produits dérivés1 est chargé de la conception et de la fabrication de produits financiers innovants et sur mesure qui doivent répondre aux besoins des clients. Il offre aux clients des produits personnalisés, créés à partir de sous-jacents2 existants et avec un degré de complexité variable. Ainsi il assemble plusieurs produits financiers pour en faire naître un autre plus sophistiqué.  Il doit par la suite rédiger les documents nécessaires aux transactions selon des modèles établis et il produit les supports pour la vente et le marketing.

Cependant au sein du département structuration on distingue plusieurs équipes :

  • L’équipe du « Flow » en charge de produits simples et exotiques peut fournir des prix en seulement quelques heures. Elle répond à des demandes spécifiques et des appels d’offres, plus larges.
  • L’équipe « Solution » répond à des besoins spécifiques, généralement long terme pour des clients souhaitant (en autres) un produit à capital garanti. L’équipe est également en charge de la création de produits innovants et originaux, participants par exemple à la reforestation dans le monde.
  • L’équipe « Quantitative Investment Strategy » crée des stratégies systématiques sous la forme d’indices calculés quotidiennement.

Ensuite, au sein de ces équipes les structureurs sont spécialisés par classe d’actif 3. Ils peuvent par exemple faire partie de l’équipe en charge des « equity », des produits de taux, des options, des commodities ou sinon faire partie de l’équipe « multi-asset » qui gère les solutions nécessitant d’utiliser plusieurs classes d’actifs.

Pour mieux comprendre le métier voici le détail du process accompagné d’un exemple.

Compréhension de la demande du client par le Vendeur

Une banque privée ou une compagnie d’assurance cherche une solution d’investissement pour couvrir son risque.

Par exemple, supposons qu’elle souhaite avoir une stratégie d’investissement diversifiée, très liquide avec une volatilité de 10%. Le Vendeur comprend que la problématique du client ne peut pas être adressée par un produit simple.

Conception d’une solution financière par le Structureur

Si la demande du client n’est pas explicitement détaillée le structureur va devoir, soit déterminer si un des indices dont il dispose peut répondre au besoin, soit en créer un nouveau dont il devra vérifier avec les Traders la viabilité, la réplicabilité ainsi que le prix pour pouvoir créer le produit.

Si l’on reprend notre exemple, la demande du client sera traitée par l’équipe « multi-asset » car le client demande une solution diversifiée. Le structureur va alors créer un indice (outil permettant de mesurer la performance d’un portefeuille en intégrant la proportion de chaque actif au sein du portefeuille). Le nombre de sous-jacents sera assez important avec environ une quarantaine de valeurs. Pour répondre à la contrainte de liquidité le structureur va sélectionner principalement des capitalisations à fort volume de transactions. Enfin le structureur va intégrer les contraintes de volatilité. Il crée un algorithme de contrôle de volatilité pour désinvestir de tout sous-jacent dont la volatilité dépasserait un seuil.

Documentation et vérifications juridiques et fiscales

Le structureur s’appuie sur les équipes fiscales et juridiques pour vérifier les pays dans lesquels le produit peut être commercialisé.

Participation à la création des supports de vente et de marketing en collaboration avec les Sales

Le structureur est en relation avec le Vendeur qui réalise la documentation marketing à destination du client. Ainsi le structureur vérifie les informations et notamment la Term Sheet qui rassemble les informations techniques du produit. Le prix dépend principalement de trois critères : des frais d’exécution (le temps passé pour s’occuper du produit souhaité), des frais annuels qui représentent un pourcentage de la performance de l’indice créé par le structureur, et de la complexité des produits utilisés.

Un structureur peut travailler sur 5 ou 6 projets de ce type en parallèle.

Avec qui travaille un structureur ?

Comme vous avez pu le voir avec l’exemple ci-dessus, le métier de Structureur est pivot au sein de la salle de marché. Le Structureur est à la fois en lien avec:

  • Les Sales pour gérer la relation client et comprendre la demande,Comme vous avez pu le voir avec l’exemple ci-dessus, le métier de Structureur est pivot au sein de la salle de marché. Le Structureur est à la fois en lien avec:
  • Les Quants (analystes quantitatifs) pour créer les modèles de pricing et vérifier la compétitivité, fiabilité et consistance du modèle,
  • Les Traders pour s’assurer que les sous-jacents sont traitables ainsi que pour vérifier la réplicabilité du produit.

Dans quel type d’entreprise travaille un structureur ?

Le métier de structureur s’exerce principalement dans les banques d’investissement « globales » où la complexité́ des produits nécessite la mise en place d’équipes de structuration, avec des équipes de vente, trading, marketing, juridique…

Il est aussi possible d’exercer dans de plus petites structures comme certains brokers. Dans ce cas la partie trading est externalisée à des contreparties tierces.

Combien gagne un structureur ?

Le salaire d’un structureur est composée d’une partie fixe et d’une partie variable. Cette dernière dépend de la performance de l’équipe. En fonction de l’expérience la rémunération d’un structureur s’établit :

  • Entre 45 000 et 65 000 € + primes (en moyenne 30 % du salaire) en tant que structureur junior
  • Entre 65 000 et 90 000 € + primes pour structureur expérimenté
  • Entre 90 000 et 130 000 € + primes pour un structureur sénior

Quel positionnement dans la carrière ?

Il est possible d’évoluer de l’analyse quantitative vers les fonctions de structureur puis vendeur ou d’envisager une évolution hiérarchique avec des responsabilités managériales plus large (classe d’actif, responsable d’une équipe, responsable d’une région).

Quelle formation ?

L’idéal est d’avoir une double formation mathématique et de techniques financières. Pour devenir structureur il faut avoir une connaissance parfaite des produits financiers. Une première expérience dans la finance de marché est très utile. De plus la modélisation de ces produits dérivés demande d’avoir un profil solide en mathématiques. Le structureur doit aussi avoir des capacités de communication afin d’expliquer les tenants et les aboutissants des produits financiers créés.

Nombreux sont les stuctureurs issus d’une formation ingénieur. Ainsi en tant qu’étudiants d’école de commerce, il est tout à fait possible de faire de la structuration mais il vous est recommandé de suivre une spécialisation en mathématique durant votre cursus afin de consolider vos connaissances.

Lien avec le cours Gestion financière

SimTrade – Le structureur doit parfaitement connaitre et comprendre les différentes classes d’actifs et les produits présents sur les marchés. En comprenant leurs caractéristiques, le structureur peut créer des indices répondant aux demandes des clients.

Lien avec des films/série de la finance

Bad Banks – Cette série fictive allemande nous permet de suivre la vie d’une structureuse sous fond d’une histoire d’espionnage entre banques.

Pour plus d’informations sur le métier de structureur

Vidéo technique du Crédit Agricole CIB (Wallfinance)

Vocabulaire et fonctionnement des produits structurés :

https://www.generali.fr/dossier/investir-fonds-structures/

Définitions

Produit dérivé

Un produit dérivé est un contrat entre deux parties qui vont s’accorder sur le prix d’un actif. C’est donc un instrument financier sous-jacent d’un actif qui permet de fixer le prix de ce dernier pour une période donnée. La valeur d’un produit dérivé dépendra donc de la valeur de son actif sous-jacent au cours du temps.

Sous-jacent

Un actif sous-jacent est un actif sur lequel porte une option ou plus largement un produit dérivé. Cet actif peut-être unique une action, un obligation, une matière première, par exemple, ou il peut être composé d’une sélection de valeurs qui présentent des caractéristiques communes (warrant).

Classe d’actif

Une classe d’actif est un ensemble homogène au sein duquel les actifs ont des caractéristiques similaires. Par exemple les actions, produits de taux, obligations sont chacun des classes d’actifs.

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A propos de l’auteure

Article publié en juin 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).

Un grand merci à Guillaume Quersonnier pour son aide pour la rédaction de cet article.

Métiers de la finance : sales

Le métier de sales

Colombe Boiteux

Cet article rédigé par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022) présente le métier de sales.

Que fait un sales ?

Le métier de sales en Front-Office ne se réduit pas au métier de « commercial ». En effet, outre la nécessité d’avoir un bon sens commercial, le sales doit comprendre l’environnement technique, complexe et ultra concurrentiel du Front-Office. Ainsi bien qu’une grande partie de ses missions soient de type commercial, certaines sont plus spécifiques à la finance de marché.

Un sales doit à la fois prospecter pour développer la clientèle, consolider ses relations commerciales, proposer des solutions pertinentes et innovantes pour répondre à leurs besoins particuliers mais aussi avoir des relations avec les Structureurs, Quant et Traders pour comprendre ces produits complexes, prendre connaissance des données macro-économiques pouvant impacter les taux d’intérêt, repérer des opportunités de marché et se tenir au courant de l’évolution des contraintes comptables et fiscales.

Les équipes de sales peuvent être spécialisées par catégorie de produit, ou/et par type de client ou/et par zone géographique.

Avec qui travaille un sales ?

Le sales est l’élément charnière entre les équipes internes (trading, structuration, juridiques) et les clients. En effet le trading et les équipes de structuration créent les produits et lui fournissent les prix d’achat ou de vente des produits.

Le sales est aussi en lien avec les équipes Middle-Office dans le cadre de missions de contrôles.

Dans quel type d’entreprise travaille un sales ?

Le métier de sales en Front-Office s’exerce principalement dans les banques d’investissement « globales » où la complexité́ des demandes des clients nécessite la mise en place d’équipes de vente pour faire le pont avec les équipes de structuration, trading, juridique…

Plus la banque sera importante, plus le sales devra se spécialiser et plus il pourra proposer des montages structurés complexes.

Combien gagne un sales ?

Le salaire varie en fonction de l’ancienneté mais il s’élève en moyenne à 75k par an. Une partie variable peut s’ajouter à ce montant en fonction de la performance de l’équipe.

Quel positionnement dans la carrière ?

En interne, le sales peut changer de catégorie produit et/ou de clientèle. Il peut envisager une évolution par extension de responsabilité.

En externe, ses qualités peuvent lui permettre d’évoluer, soit vers d’autres fonctions commerciales dans des sociétés de gestion d’actifs, soit dans des domaines lui permettant d’utiliser ses connaissances des marchés en devenant par exemple Banquier Privé.

Quelle formation ?

Une formation en École de Commerce avec une spécialisation en Finance de Marché convient parfaitement pour le poste. Cette formation permet de gérer à la fois la partie commerciale et la partie compréhension et connaissances des marchés financiers.

Lien avec le cours Gestion financière

Le sales doit connaitre et comprendre les différentes classes d’actifs et produits présents sur les marchés. En comprenant leurs caractéristiques, le sales peut adresser au mieux les demandes des clients et par la suite présenter les produits proposés.

Pour plus d’informations sur le métier de sales

Témoignage d’un sales de chez Crédit Agricole CIB (source : WallFinance)

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A propos de l’auteure

Article publié en mai 2020 par Colombe BOITEUX (ESSEC Business School, Grande Ecole – Master in Management, 2018-2022).