Un peu de bon sens… La partie est jouée : JE ramasse les mises !

Note de marchés de Jean-Marie Choffray

Nul ne sait ce que nous réserve l’avenir ! Mais, pour ceux qui ont la mémoire longue, ou qui ont récemment relu « A short History of Financial Euphoria »  de J.K. Galbraith, ce que nous vivons aujourd’hui rappelle bigrement ce que nous avons vécu au début de l’année 2000 : quelques leaders technologiques dont la capitalisation boursière semble avoir perdu tout sens de la gravité ; de très nombreuses sociétés moyennes dont le Price Earnings Ratio et la croissance réelle ne semblent plus faire bon ménage ; enfin, une multitude de petites sociétés dont la performance opérationnelle rappelle la beauté et l’éclat des tulipes hollandaises…

« It’s not the FED… It’s the lack of real growth, stupid! », serais-je tenté d’écrire. Le mois de Mars 2014 risque d’être long. Avril aussi. Peut-être même, l’été sera-t-il meurtrier ? C’est pourquoi, pour une période indéterminée, mais sans doute pour les trois à six mois à venir, je suis devenu « Net Short »  sur le Nasdaq et le S&P500. Après tout, les ETF inverses (PSQ, SH, DOG…, voire leurs versions « vitaminées », si vous aimez la volatilité) ne sont pas là que pour ces « Chiens de spéculateurs », pour reprendre une expression qui semble donner bonne conscience de nos jours à bien des sots !

La vraie question, bien sûr, est de savoir si notre monde n’est pas déjà entré dans la troisième phase de la transformation profonde qu’il subit depuis 2007 (Lire sur ce point « Bienvenue dans le désert des marchés »). Des décennies durant, il a vécu d’une croissance alimentée par un endettement et une énergie bon marché. L’accroissement de l’endettement n’appartenant sans doute plus au domaine des possibles, du moins à court terme – ce que semble confirmer le propos de Jean-Laurent Bonnafé dans Le Figaro de ce jour, évoquant, au passage, un coût du capital de 10% ! –, il faudra bien que le prix de l’énergie baisse, d’une façon ou d’une autre. Et, ce pourrait bien être de… l’autre ! A cet égard, la fin des jeux de Sotchi devrait contribuer à clarifier la situation géopolitique dans les semaines et les mois à venir.

Bien sûr, que celles et ceux qui connaissent une reprise réelle dans leur région du monde, dans leurs entreprises et dans leurs activités ignorent ce billet… qui ne mérite pas plus que de se perdre « In the Cloud » !

Note : « Un peu de bon sens ! » ne peut, ni ne doit, être considéré comme formulant, ou suggérant, le moindre conseil d’achat ou de vente de quelque produit financier que ce soit. Son seul objet est d’émettre un point de vue, et de le partager avec la communauté des investisseurs sceptiques, seuls responsables de leurs décisions.

Jean-Marie Choffray

Professeur de marketing à l’ESSEC et à l’Université de Liège

La liberté d’investir

Dans son ouvrage Capitalism and Freedom, Milton Friedman nous rappelle que les marchés constituent le seul rempart à la tendance naturelle qu’a le pouvoir politique à concentrer tous les pouvoirs…

Il suit en cela l’analyse de Friedrich Hayek sur l’efficacité des sociétés faisant appel à une utilisation décentralisée des connaissances, plutôt qu’à une planification centralisée ; cette dernière constituant The Road to Serfdom. Sa réflexion renforce également l’observation de Frédéric Bastiat sur les conséquences invisibles, et malheureusement souvent négatives pour ceux qui auront à les subir, des décisions prises par quelques « happy few » et autres experts accrédités. Selon ces auteurs, ce que nous appelons aujourd’hui l’économie de marché – qui repose notamment sur le respect de la propriété privée et sur le droit de donner à son épargne la destination que l’on souhaite – apparaît comme étant le socle de la liberté.

Pourtant, la situation exceptionnelle que nous avons vécue sur les marchés financiers au cours de ces dernières années invite à la modestie, de même qu’elle souligne la nécessité de s’interroger sur la pertinence des concepts, des modèles et des outils décisionnels auxquels font appel les entreprises (investisseurs institutionnels) et les personnes (investisseurs individuels). L’utilisation d’internet constitue un changement aussi radical dans le domaine de la gestion de l’épargne mondiale que l’arrivée de l’ordinateur individuel dans le domaine de la gestion de l’information. L’accès instantané à toutes les informations publiées par les entreprises, la disponibilité d’outils de diagnostic puissants et la possibilité de passer des ordres d’achat ou de vente de tous produits financiers en temps réel, contribuent à la création d’un nouvel espace de liberté, d’égalité et de responsabilité. C’est une réelle opportunité nouvelle de mise en valeur de l’intelligence des entreprises, des compétences de leurs dirigeants, ou de l’expertise de toute personne motivée, au travers du déploiement de stratégies globales d’investissement avec internet.

Aujourd’hui, les marchés sont passés d’un lieu de rencontre physique de l’offre et de la demande d’actifs financiers, à un super réseau de réseaux (et autres ECN, ATS…), de marchés (et autres dark pools…), et d’opérateurs financiers (et autres MM, SLP, HFTS…), interconnectés au travers d’internet. Investir est une activité exigeant rigueur et détermination. C’est aussi une activité qui demande de perdre nombre d’illusions sur la politique (et le courage de ses acteurs), sur l’entreprise (et la compétence de ses dirigeants) et sur les hommes (et leurs motivations profondes).

Dans ce domaine prometteur, l’accès à la compétence passe par l’apprentissage. Une technologie telle que SimTrade offre un environnement idéal d’accompagnement des futurs décideurs dans leur découverte d’internet en tant que plate-forme d’investissement. Elle les aide à comprendre et à explorer, au cœur d’un laboratoire reposant sur une information accélérée, la dynamique des marchés et les déterminants de la valeur des entreprises. L’intégration de systèmes puissants de suivi et d’anticipation des comportements, associée à des méthodes d’analyse et d’investissement en temps réel, permet la définition et l’évaluation de stratégies résolument proactives.

Je n’ai donc aucun doute que, dans les mois et années à venir, SimTrade accélère la découverte et l’appropriation par tous de ce nouvel espace de liberté, et contribue à mettre la puissance des marchés au service du bien commun.

Jean-Marie Choffray

Professeur de marketing à l’ESSEC et à l’Université de Liège