Le Comte de Monte-Cristo

Le Comte de Monte-Cristo

Ludovic ALIIMI

Cet article rédigé par Ludovic ALIIMI (ESSEC Business School, Programme Grande Ecole – Master in Management, 2021-2023) nous invite à suivre Edmond Dantès, héros du célèbre roman Le Comte de Monte-Cristo écrit par Alexandre Dumas en 1844.

Résumé

Edmond Dantès, jeune marin marseillais à la carrière très prometteuse, se fait injustement arrêter puis enfermer dans la prison du château d’If. Il parvient finalement à s’échapper après 14 ans de détention aux côtés de l’abbé Faria, qui l’instruit et lui dévoile l’existence d’un immense trésor sur l’île de Monte-Cristo. On suit alors à Paris la terrible vengeance d’Edmond Dantès, alias le comte de Monte-Cristo, personnage mystérieux et extrêmement riche.

Affiche de Louis Français pour le roman Le comte de Monte Cristo d’Alexandre Dumas
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Source: Louis Français.

Passage marquant du livre

On fit encore quatre ou cinq pas en montant toujours, puis Dantès sentit qu’on le prenait par la tête et par les pieds, qu’on le balançait.
« Une, dirent les fossoyeurs.
– Deux.
– Trois ! »
En même temps, Dantès se sentit lancé, en effet, dans un vide énorme, traversant les airs comme un oiseau blessé, tombant, tombant toujours avec une épouvante qui lui glaçait le cœur. Quoique tiré en bas par quelque chose de pesant qui précipitait son vol rapide, il lui semblait que sa chute durait un siècle. Enfin, avec un bruit épouvantable, il entra comme une flèche dans une eau glacée qui lui fit pousse un cri, étouffé à l’instant même par l’immersion.
Dantès avait été lancé dans la mer, au fond de laquelle l’entraînait un boulet de trente-six attaché à ses pieds.
La mer est le cimetière du château d’If. »

Ce passage est un des grands tournants du roman. En effet, c’est le moment où Edmond Dantès parvient finalement à s’échapper de la prison du château d’If après 14 ans de détention. Seul problème, il est jeté par les fossoyeurs directement dans la mer, à l’intérieur d’un sac en toile auquel est attaché un boulet de plomb… S’il parvient à s’en sortir, alors il pourra aller chercher le trésor dévoilé par l’abbé Faria, et surtout débuter sa terrible vengeance.

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La rente

La rente est une notion centrale du roman, la rente étant une des formes de revenu privilégiées au XIXème siècle. Nous pouvons citer par exemple ce passage où un domestique et l’abbé Busoni évoquent l’immense fortune du Comte de Monte-Cristo :

« – Combien croyez-vous qu’il possède, vous qui le connaissez ?
– Oh ! il a bien cent cinquante à deux cent mille livres de rente.
– Ah ! voilà qui est raisonnable, dit le visiteur, mais on parle de trois, de quatre millions !

– Deux cent mille livres de rente, monsieur, font juste quatre millions de capital. »

Ici, les personnages évoquent un revenu sous la forme d’une rente, c’est-à-dire un emprunt perpétuel (sans remboursement du capital mais avec des versements d’intérêts réguliers et fixes) émis par un État, qui constitue une source de revenus pour un particulier. Elle se distingue d’un prêt, où le prêteur reçoit des intérêts de la part du débiteur, mais aussi le remboursement du capital tout au long de l’emprunt.

Dans notre exemple, la rente est de 200 000 francs, pour un capital total de 4 000 000 de francs. Ainsi, le taux de coupon de cette rente est de (200 000)/(4 000 000) × 100 = 5%

On dit que la rente est perpétuelle quand elle est toujours payée et ne connait pas de terme, alors qu’elle est temporaire lorsqu’elle est payée pendant une durée déterminée.

Le métier de banquier

Le métier de banquier comportait beaucoup moins de garanties au XIXème siècle qu’aujourd’hui. Voyons par exemple ce passage où la fille du baron Danglars se rend compte que ce dernier est complètement ruiné à cause de ses mauvaises affaires.

« Mais dans ce cabinet de banquier, dans lequel cependant vous avez bien voulu entrer avant-hier pour me demander les mille francs que je vous accorde chaque mois pour vos fantaisies, sachez, ma chère demoiselle, qu’on apprend beaucoup de choses à l’usage même des jeunes personnes qui ne veulent pas se marier. On y apprend, par exemple, et par égard pour votre susceptibilité nerveuse je vous l’apprendrai dans ce salon, on y apprend que le crédit d’un banquier est sa vie physique et morale, que le crédit soutient l’homme comme le souffle anime le corps, et M. de Monte-Cristo m’a fait un jour là-dessus un discours que je n’ai jamais oublié. On y apprend qu’à mesure que le crédit se retire le corps devient cadavre, et que cela doit arriver dans fort peu de temps au banquier qui s’honore d’être le père d’une fille si bonne logicienne.
Mais Eugénie, au lieu de se courber, se redresse sous le coup.
« Ruiné ! » dit-elle.

Le cœur de métier du baron Danglars consiste à placer son argent sur des actions ou des titres d’État puis à les revendre en fonction des informations dont il dispose, et à octroyer des crédits à des particuliers moyennant taux d’intérêt. Cependant, suite à un stratagème du Comte de Monte-Cristo, le baron commence à perdre énormément d’argent car il reçoit des fausses informations à propos de l’évolution des cours boursiers. Il perd des centaines de milliers de francs, puis même des millions. Étant engagé personnellement, il est obligé de faire banqueroute et de fuir Paris pour éviter d’avoir affaire à ses créanciers. Ainsi, sa faillite s’apparente à une véritable condamnation à mort. Il ne peut plus se montrer à Paris et est obligé de disparaitre.

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A propos de l’auteur

Article rédigé en mai 2020 par Ludovic ALIIMI (ESSEC Business School, Programme Grande Ecole – Master in Management, 2021-2023)

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